Dans les gorges de la Jonte, à une trentaine de kilomètres de Millau, la Maison des vautours propose une halte passionnante.
Les vautours avaient totalement disparu des Causses au milieu du vingtième siècle. Considérés comme nuisibles, ils avaient été chassés ou empoisonnés. Ils furent réintroduits dans les années 1980. La Maison des vautours consacre à cet oiseau fascinant des salles d’exposition et permet de les observer à la lunette sur une plateforme.
Une vitrine présente la morphologie des vautours. Les os sont ultralégers et un mécanisme de lubrification interne permet aux ailes de se mouvoir sans frottement. L’air parvient aux poumons par l’intermédiaire de sacs qui permettent de voler à haute altitude en régulant les différences de pression et la quantité d’oxygène.
Quatre espèces ont été réintroduites dans les Causses : le vautour fauve, le vautour moine, le percnoptère (seule espèce migratrice) et le gypaète barbu, Chacune est spécialisée dans une phase du dépeçage des cadavres, du perçage des orifices naturels à la consommation des os.
Le musée présente l’histoire de la réintroduction des vautours dans le Causse, depuis les premiers échecs jusqu’au succès. Il a fallu apprendre que le vautour est un animal grégaire, et qu’il convenait d’introduire une colonie nombreuse dès le départ. Il a fallu organiser leur alimentation avec le concours actif des éleveurs d’ovins. Ceux-ci transportent les cadavres de leurs bêtes mortes dans des placettes. En contrepartie, ils bénéficient d’une réduction de 60% de la taxe d’équarrissage. C’est un échange gagnant-gagnant : la société bénéficie du travail gratuit effectué par les vautours au lieu d’utiliser du combustible pour brûler les déchets.
Les vautours sont très présents en Espagne. Nous les avions admirés près de Sepúlveda, au nord de Madrid. Leur réintroduction dans les Causses est une bonne nouvelle.