La Chaîne Parlementaire, LCP, a récemment diffusé un documentaire de Guillaume Estivie intitulé « je vous écoute », suivi d’un débat sur le thème : « l’écoute, elle peut sauver des vies ».
Guillaume Estivie a pu filmer des « écoutants » recevant, de jour comme de nuit, des appels téléphoniques de personnes en détresse et s’efforçant d’accueillir leur angoisse.
Ils et elles appartiennent aux organisations « Avec nos proches » (soutien aux aidants de personnes malades ou handicapées), « Solitud’écoute » (Petits Frères des Pauvres), SOS homophobie et Sida InfoService. À l’exception de l’écoutant de Sida InfoService, qui exerce cette activité comme un métier depuis trente ans, ils et elles sont bénévoles.
Ces organisations proposent aux écoutants une formation théorique et sur le terrain, aux côtés d’un ancien expérimenté. Ils disposent aussi de superviseurs qui aident à y voir clair dans des situations difficiles.
Un mot-clé des formations et des supervisions est Silence. Le silence fait peur, on ne sait ce qui peut en sortir. Pourtant, il est indispensable. Il faut laisser venir l’appelant, le laisser déballer ce qu’il a sur le cœur. Même s’il demande « que feriez-vous à ma place ? » il n’est pas à la recherche de solutions. Il a besoin de parler.
Écouter n’est pas habituel dans nos sociétés. On affirme, on enseigne, on polémique. Écouter, disent les intervenants de la table ronde autour de Jean-Pierre Gratien, c’est accepter de s’aventurer en terre inconnue, sans GPS.
Beaucoup de personnes qui appellent consultent un « psy » pour apaiser leur mal-être. Les écoutants occupent un terrain différent : celui du temps donné sans contrepartie.