Dans le film documentaire « Hallelujah, les mots de Leonard Cohen », Daniel Geller et Dayna Goldfine racontent l’histoire d’une chanson devenue mythique, mais aussi l’itinéraire tourmenté de Leonard Cohen (1934 – 2016) : « a journey, a song », un voyage, une chanson dans le titre anglais.
Né dans une famille juive aisée de Montréal, Leonard Cohen écrivit d’abord des poèmes avant de les mettre en musique. Toute sa vie, il restera un poète chantant, le texte ayant la priorité sur la mélodie. Lorsqu’un disque fut réalisé par un arrangeur rock, le résultat fut désastreux.
Le film évoque sa réputation de tombeur, son addiction à l’alcool, sa recherche spirituelle entre la torah et le bouddhisme (il se retira trois ans dans un monastère), la faillite financière qui contribua à le faire revenir sur scène pour un tour mondial triomphal alors qu’il avait plus de soixante-dix ans.
Leonard Cohen a mis des années à écrire « Hallelujah », rédigeant plusieurs dizaines de couplets. Lorsqu’il l’enregistra dans l’album « Various positions » en 1984, la maison de disques Columbia refusa de le diffuser. Il fallut attendre que John Cale, puis Jeff Buckley le reprennent dans les années 1990 pour que la chanson atteigne une notoriété mondiale. Elle devint mythique lorsqu’en 2001 elle entra au cinéma, dans une version allégée et expurgée, par le film Shrek.
La version intégrale d’Hallelujah, non expurgée, reflète la personnalité du chanteur, entre désespoir et espérance, entre spirituel et charnel.
I’ve heard there was a secret chord
That David played, and it pleased the Lord
Ce que j’ai entendu ici, c’est un accord secret que jouait David et il plaisait au Seigneur
Your faith was strong but you needed proof
You saw her bathing on the roof
Her beauty in the moonlight overthrew you
Ta foi était forte mais du avais besoin d’une preuve. Tu l’as vue se baigner sur le toit, sa beauté au clair de lune t’a bouleversé.
Love is not a victory march
It’s a cold and it’s a broken Hallelujah
L’amour n’est pas une marche victorieuse. C’est un Hallelujah froid et brisé.
And remember when I moved in you
The holy dove was moving too
And every breath we drew was Hallelujah
Et rappelle-toi, lorsque je me mouvais en toi, la sainte colombe se mouvait aussi et chaque souffle était un Hallelujah
Amusant mon cher Xavier. Jeune étudiant à Nanterre à la fin des années 60, j’ai fait mes premières armes à la guitare avec les chansons de Leonard Cohen, en particulier Suzanne, Joan of Arc ou encore So long Marianne. Tu me rappelles ainsi mes jeunes années. Merci !