Chronique d’étonnement n°28

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de transhumances, j’évoque deux expériences vécues à l’occasion d’un séjour récent à l’Île de La Réunion.

Anonyme

Un homme d’âge moyen, de taille moyenne, la barbe taillée normalement. Un anonyme semble-t-il. Pourtant, on ne peut ouvrir un numéro du Journal ou du Quotidien de La Réunion sans trouver sa photo. On le voit inaugurer, intervenir, encourager, féliciter. Stylo à la main, il paraphe des conventions, des protocoles, des déclarations conjointes.

C’est le préfet de la Réunion. Dans cette île où l’on attend tellement de l’État, une sorte de dieu sur terre.

 

Kaléidoscope

Dans le vol entre La Réunion et Paris, la plupart des passagers ont le regard rivé sur l’écran individuel dédié à leur siège. Certains consultent le plan de vol : Madagascar, Somalie, Mer Rouge, Libye, Balkans. La plupart regardent des films ou des séries.

Mon regard indiscret dérobe des images furtives. Elles ne sont connectées à aucun commencement, à aucune fin. Elles sont privées de paroles et de musique, elles tournent à vide.

Parfois, elles révèlent un talent d’acteur, une vraie émotion. Parfois aussi, les ficelles du métier sont si grosses qu’il faut se rendre à l’évidence : un navet est un navet.

 

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