Le film Nine de Rob Marshall est l’adaptation cinématographique d’une comédie musicale de Broadway inspirée par Huit et demie de Fellini. Belles femmes, chorégraphies impeccables, parfum d’Italie, nostalgie du grand cinéma italien, sentiments…
Dans « 8 ½ », Marcello Mastroianni jouait le rôle de Guido Anselmi, un metteur en scène entouré par une cour d’admiratrices mais en panne d’inspiration. Dans « 9 », Daniel Ray-Lewis est le metteur en scène Guido Contini, censé commencer le tournage de son film « Italia » dans les studios de Cinecittà, mais sans le moindre scénario. Guido est environné de femmes, à commencer par sa mère (Sophia Loren), sa ravissante épouse (Marion Cotillard), son amante rapace (Penélope Cruz) et sa muse (Nicole Kidman). Oppressé par la catastrophe professionnelle qui s’annonce, sa crise personnelle prend un tour aigu.
Le film de Rob Marshall, metteur en scène de Chicago, est une grande comédie musicale américaine, ne lésinant pas sur les danseurs, les costumes et les décibels, parfaite dans son exécution. Son évocation de l’Italie, et spécifiquement de l’Italie de Fellini, ne sonne pas faux : une part du tournage a eu lieu dans ce pays, et on sait combien l’héritage italien est partie intégrante du patrimoine culturel américain. De Fellini, on retrouve la mise en scène des corps féminins jusqu’au vertige, la nostalgie d’une enfance en noir et blanc, les ecclésiastiques, les décors baroques grandioses en carton plâtre, les visages transfigurés par un éclairage. Le spectateur se trouve envoûté dans un univers étrange et beau.
Le personnage joué par Ray Lewis fait envie : riche, admiré, entouré de femmes superbes qui l’adorent et s’offrent à lui. Mais peu à peu on découvre un homme fragile, puis brisé, puis cherchant à se reconstruire humblement dans la reconquête de sa femme.
(Photo du film Nine)