Dans le cadre de ses programmes « Viva l’Opéra », la chaîne de cinémas UGC a proposé en décembre 2022 La Traviata de Giuseppe Verdi.
La « Traviata », la dévoyée, est Violetta Valéry (Lisetta Oropesa), une courtisane qui mène à Paris une vie de plaisirs : danse, alcool, sexe, argent. En secret, Violetta est rongée par la tuberculose. Lorsqu’Alfredo Germont (Saimir Pirgu) lui déclare son amour enflammé, elle change de vie.
Au deuxième acte, Violetta vit une vie heureuse à la campagne avec Alfredo. Mais le père de celui-ci, Giorgio Germont (Roberto Frontali) intervient auprès d’elle. La liaison d’Alfredo avec elle porte le déshonneur sur sa famille et empêche sa sœur de se marier dignement.
Au troisième acte, Violetta s’est laissée convaincre de rompre avec son amant et de revenir à Paris mener sa vie d’avant. Mais la mort rôde. C’est entre les bras d’Alfredo que, dans une scène déchirante, elle rend son dernier souffle.
La Traviata a été filmée pendant le confinement par Mario Martone, alors que le Teatro dell’Opera de Rome ne recevait pas de spectateurs. Une scène avait été construite au-dessus des fauteuils, laissant l’orchestre dirigé par Daniele Gatti dans une fosse entre deux plateaux.
C’est l’ensemble du théâtre, les plateaux, les loges, les escaliers, qui sert de scène au film de Martone. L’effet est saisissant. Après que Violetta lui a signifié leur séparation, Alfredo fait tomber, l’un après l’autre, les décors de tentures représentant des arbres. Le chaos que les protagonistes enjambent reflète le chaos de leurs âmes.
L’interprétation, vocale et scénique, de Lisetta Oropesa est bouleversante. On n’oubliera pas cette version innovante et créative de La Traviata.
