Ciao Lionello

J’ai appris il y a quelques jours le décès de Lionello Albertazzi, survenu deux jours avant Pâques 2022.

 Je n’avais plus de nouvelles de Lionello depuis plusieurs années. Il est pourtant parmi les hommes qui ont le plus marqué ma vie.

 J’avais accepté en 1997 la fonction de directeur commercial de La Viscontea, une jeune compagnie spécialisée dans le cautionnement des entreprises et l’assurance du risque de faillite de leurs clients.

Lionello Albertazzi en 2008

Lionello Albertazzi avait fondé cette compagnie quelques années auparavant à Biella, dans le Piémont. Lorsque je l’ai rejointe, elle avait une solide implantation en Piémont et Lombardie et se développait rapidement sur le territoire italien grâce à un réseau d’agents exclusifs. L’évaluation des risques à l’export avait été confiée à la Coface, qui commençait son expansion internationale.

 Coface avait pris le contrôle de La Viscontea. Ma position n’était pas facile : je ne connaissais pas Milan, je maîtrisais mal l’italien, j’allais exercer un métier directement opérationnel alors que j’avais toujours travaillé dans la communication et la formation. Certains agents voyaient d’un mauvais œil l’arrivée d’un émissaire de la nouvelle maison-mère, ignorant les us et coutumes de l’assurance en Italie et la culture spécifique de l’entrepris, empiétant sur leur autonomie, bousculant leurs habitudes.

 Pendant trois ans et demi, Lionello m’a soutenu sans réserve. Il a été mon maître en assurance-crédit, ce qui m’a qualifié pour diriger ensuite la succursale de la Coface en Espagne. Il a été pour moi un maître en management, parvenant à faire travailler harmonieusement une équipe pourtant tiraillée en permanence entre le siège parisien et les agences locales.

 Ce qui m’étonnait le plus chez Lionello, c’était sa capacité à naviguer sur la ligne de crête entre autorité et empathie. Il pouvait héberger chez lui un agent plongé dans une période de déprime, et le sanctionner professionnellement pour un manquement déontologique. J’élevais, quant à moi, des cloisons entre les domaines personnels et professionnels.

 Lionello Albertazzi était un homme de terroir, enraciné dans ses montagnes, passionné par le travail du bois. C’était aussi un navigateur, un excellent skipper qui connaissait par cœur les Cyclades et l’Adriatique.

 Cet homme exceptionnel avait de nombreux amis. Il nous manque.

2 réflexions sur « Ciao Lionello »

  1. Je viens d’apprendre la mort de Lionello par un message de Nabila.
    Je suis tout à fait d’accord avec tes commentaires, Xavier, Lionello était un vrai gentleman. Je me souviens bien l’époque du démarrage de la Viscontea, toi muté de la DirCom à Milan, moi pris par la naissance de la Dir. Internationale avant mon départ pour les Etats-Unis. Les commentaires de Lionello et sa participation aux réunions de la Credit Alliance étaient toujours exacts et justes. Pas de doute, il nous manque
    Bob Frewen

    1. Merci Bob pour ton commentaire. Cela me fait plaisir de lire ces lignes. Oui, un gentleman nous a quittés. Amitiés.

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