Arte TV a récemment diffusé Basse saison, téléfilm réalisé par Laurent Herbiet, également auteur des dialogues avec Iris Wong.
Arnaqués par leur conseiller fiscal, mal conseillés par leur avocat, Carole (Emmanuelle Devos) et Richard (Éric Caravaca) sont ruinés. Épuisés financièrement et moralement, ils sont contraints de vivre dans un appartement qu’on leur a prêté à la Grande Motte, pendant la basse saison.
Carole traîne sa peine sur son vélo jaune grinçant dans les rues vides de la station balnéaire en léthargie. Richard a trouvé un emploi dans la vente d’appartements, mais le mauvais temps et son propre look de raté n’arrangent pas les choses.
Le destin semble leur sourire lorsque Carole secourt un homme blessé, réfugié sur le balcon d’une voisine. Il s’agit d’Anthony (Simon Abkarian), un ami d’enfance de Richard. S’ils parviennent à récupérer dans un garage de pavillon une serviette contenant les billets de banque d’un casse qu’il a réussi, ils deviendront riches. Ils prendront leur revanche sur la mauvaise fortune.
Bien entendu, la serviette ne contient pas de billets et Anthony n’a réussi aucun casse. Ce coup tordu enfonce Carole et Richard un peu plus, et ramène à la surface un événement douloureux de leur vie.
Ce qui fait l’originalité de ce téléfilm, c’est son décor, les immeubles futuristes de la Grande Motte en hiver. Il pleut, tout est désert et froid, il fait gris. Un pantin gonflable s’agite au gré du vent. Un fauteuil d’infirme glisse, vide, sur les plans inclinés. La Grande Motte, créée en 1965 pour le tourisme de masse vibre lentement à l’unisson d’un couple de quinquagénaires paumés