« Les huit montagnes », film tourné dans le Val d’Aoste par les réalisateurs belges Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, a reçu le prix du Jury du Festival de Cannes en 2022.
Bruno, 12 ans, vit avec sa mère dans un village de montagne déserté par la majorité de ses habitants. Pietro a le même âge. Sa famille, qui habite Turin, loue dans le village une maison pendant l’été. D’un été à l’autre, les garçons se retrouvent, explorent vallons, lacs, rivières, sommets. Ils deviennent inséparables.
L’adolescence les sépare. Bruno (Alessandro Borghi) va travailler avec son père sur des chantiers comme maçon. Au désespoir de son père, Pietro (Luca Marinelli) arrête ses études, multiplie les petits boulots. L’un et l’autre se brouillent avec leur père. Devenu adulte, Pietro découvre que son ami d’enfance est resté en relation avec son propre père, et que celui-ci lui a fait promettre de reconstruire une maison d’altitude en ruines. Le chantier de la maison les associe de nouveau.
Chacun cherche sa voie. Bruno crée une laiterie dans les alpages, mais ne parvient pas à la rentabiliser. Il abandonnera sa compagne et leur petite fille pour vivre une vie de montagnard isolé. C’est dans une autre chaîne de montagnes, l’Himalaya, que Pietro décide de s’installer, trouvant là l’inspiration pour le métier d’écrivain qu’il redoutait de ne pouvoir embrasser.
« Les huit montagnes » est un beau film sur l’amitié et sa résilience au travers des âges de la vie. Il parle de la relation difficile de fils à leur père, et de la découverte tardive de ce que celui-ci a réussi à léguer. Il fait sentir la gravité de l’attraction des montagnes sur leurs amoureux, la recherche de liberté dans l’ascension des sommets et la simple complétude d’un feu de bois dans une vieille maison que l’on a construite de ses mains.