Le site antique de Salamine, à 6 km au nord de Famagouste (Chypre du nord), conserve des ruines couvrant une vaste période, d’environ 1300 avant JC à 680 de notre ère.
Les groupes déposés par l’autocar à l’entrée du site ne se sentent pas dépaysés. Ils visitent des ruines romaines, comme ils le feraient à Arles ou à Nîmes : thermes, théâtre, espace sportif borné de colonnades, rue pavée, La proximité de la mer confère au paysage de la majesté. Le charme opère, mais on reste en terre connue.
Nous sommes revenus sur le site pour y flâner. Nous avons été surpris par son immensité : 5km² de surface, des kilomètres de sentiers à parcourir d’un monument à l’autre.
Salamine a été capitale de royaume. Elle a été assyrienne, grecque, perse, égyptienne, romaine, byzantine. Les époques les plus récentes ont laissé des traces difficiles à identifier car la pierre a été malmenée par les tremblements de terre, en particulier celui de 341. La ville a aussi souffert de pillages, jusqu’à celui des Arabes, vers 680, qui la raya définitivement de la carte. On trouve des colonnes jetées à bas, des murailles arasées, des formes de fontaine depuis bien longtemps à sec.
Nous croisons un groupe de jeunes étudiantes et étudiants en théologie allemands venus ici en voyage d’étude. En périphérie du site, en aplomb de ce qui fut le port de Salamine, ils visitent la basilique byzantine de la Capanopetra. Une autre basilique, immense, était dédiée à Saint Epiphanios (367-403), évêque de la ville. Toutes deux sont en ruines, mais leur emprise est gigantesque.
Les Actes des Apôtres indiquent que le premier voyage de St Paul fut pour Salamine, accompagné d’un Chypriote, St Barnabé. À proximité du site archéologique, on visite le mausolée où serait enterré ce dernier.