Les Chuks sont des pays de l’Union Européenne non membres de la zone Euro : République Tchèque (Czech en anglais), Hongrie, Royaume Uni (UK en anglais) et Suède. David Cameron pensait prendre la tête d’un front non-Euro à Bruxelles. Après le sommet européen du 9 décembre, son pays se trouve isolé.
« Je ne crois pas que David Cameron ait jamais été avec nous à la table », commentait Angela Merkel après que le premier ministre britannique ait mis son veto à une réforme du traité européen de Lisbonne.
L’attitude de Cameron est à première vue surprenante : il prétendait monnayer son accord à une clause qui exonérerait la City de la régulation européenne. L’identification de l’intérêt majeur de la Grande Bretagne à celui de la City est choquante : les excès de la City ne sont-ils pas la cause de la grande récession de 2008 ? La City est manifestement un prétexte : amender le traité de Lisbonne avait pour but de renforcer la discipline budgétaire, ce que le gouvernement britannique ne pouvait qu’approuver ; il ne s’agissait pas de durcir la régulation financière européenne, et de fait celle-ci reste en place malgré le veto britannique.
L’attitude de Cameron s’explique par des raisons de pure politique interne au parti conservateur. Il ne se sentait pas de force à imposer aux eurosceptiques Tory de voter en faveur du traité, et encore moins à gagner un référendum. Les accents churchilliens de Cameron, acclamé comme un héros par la droite de son parti, cachent avec peine son manque de courage et d’envergure politique. C’est attristant.
Photo The Guardian : David Cameron et Angela Merkel au sommet européen de Bruxelles.