Rêves en poésie et en révolte

Les Soirées Musicales de l’Abbaye de Vertheuil ont récemment programmé un récital d’Yves Sanarens interprétant des chansons de Jean Ferrat sous le titre « rêves en poésie et en révolte ».

 Derrière le chanteur sont affichés trois portraits, celui de Jean Ferrat lui-même et de deux hommes dont il a mis en musique les poèmes : Guy Thomas et Louis Aragon. Yves Sanarens interprète les chansons sur les arrangements originaux d’Alain Goraguer. Les premières notes plongent immédiatement l’auditeur dans la couleur musicale : le roulement de percussions dans Potemkine, les six petites notes d’introduction de Ma France.

 Yves Sanarens demande au public de chanter avec lui, et beaucoup de spectateurs ne s’en privent pas. La plupart sont âgés et les mélodies et les textes de Ferrat les ont accompagnés toute une vie : au bout de mon âge, qu’aurai-je trouvé ?

Je fais partie de ces hommes que les chansons de Jean Ferrat ont imprégnés et, d’une certaine manière, façonnés. J’imagine deux mille ans de prison dévorés par les flammes. C’est un nom terrible, Camarade. Ils tournèrent leurs carabines, Potemkine. Un jour viendra, un jour d’épaules nues. Cet air de liberté au-delà des frontières, aux peuples étrangers qui donnait le vertige.

 Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre ? Aimer à perdre la raison. Tu peux m’ouvrir cent fois les bras, c’est toujours la première fois. Que c’est beau la vie. J’entends j’entends dans le grenier chanter chanter mon châtaigner.

 Survivre encore un jour, une heure obstinément. Ma môme, elle joue pas les starlettes, elle met pas des lunettes de soleil, elle pose pas pour des magazines, elle travaille en usine, à Créteil. Il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM manger du poulet aux hormones. Pourtant, que la montagne est belle !

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