Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, j’évoque l’effroi et la sidération qui ont saisi le monde à l’occasion de l’attaque terroriste sur Israël ; et j’ai été intéressé par une réflexion sur la manière dont, face à des juges, des accusés affichent leur repentir de manière plus ou moins convaincante selon le milieu social auquel ils appartiennent.
Effroi et sidération
L’attaque de grande envergure du Hamas contre Israël a provoqué plus que de l’étonnement, de l’effroi et de la sidération. Je relève, dans le brouhaha général, deux motifs particuliers d’étonnement.
Le Monde relate que, fin septembre, Jack Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, expliquait que « la région du Moyen Orient est plus calme aujourd’hui qu’elle ne l’a été depuis vingt ans ». Que ce calme apparent soit dû à la chape de plomb d’une violence institutionnelle a échappé à sa sagacité. Piotr Smolar, correspondant du Monde à Washington, décrit ainsi la situation : « à Gaza, le monde entier a fait une croix sur un cloaque où croupissent près de deux millions de personnes dans un dénuement général, sous la coupe d’un mouvement politique et terroriste, le Hamas, qui se nourrit de ce désespoir. »
Le Monde aussi informe de la mise en place par Israël d’un siège complet de la bande de Gaza. « Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de gaz, a asséné le ministre de la défense israélien, Yoav Galant. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence. » Cette manière de considérer les ennemis, et même les animaux, fait froid dans le dos.
Repentance
Une visioconférence organisée par l’Association nationale des visiteurs de personnes sous main de justice (ANVP) à l’intention de ses adhérents avait pour thème « la décision judiciaire : jugements pénaux ou jugements sociaux ? ». On y expliquait pourquoi un jeune délinquant sans emploi et sans charge de famille avait beaucoup plus de probabilité d’être placé en détention provisoire et condamné à de la prison ferme qu’un cadre père de famille.
Ceci ne m’a pas étonné. La plupart des personnes détenues que je visite sont des pauvres.
Ce qui m’a le plus intéressé dans cette conférence est une réflexion sur la repentance. Il s’agit d’un grand classique des procès pénaux. Les juges sont sensibles aux remords et aux demandes de pardon exprimés par les infracteurs. Mais ils doutent de leur sincérité et ont parfois l’impression d’être manipulés.
Celui qui parle bien le français, maîtrise les codes, est capable de simuler le repentir de manière crédible s’exprimera devant le juge de manière convaincante. Les mêmes mots de repentance prononcés dans un parler de banlieue par un jeune tatoué qui, stressé, se contorsionne à la barre, apparaîtra au juge comme un mensonge piteux et provoquant.
Merci Xavier pour ces propos… Je partage tout… Tes mots sonnent juste et raisonnent en moi… Merci pour ce lever de journée riche d humanité.. Merci. Amitiés. Didier