Les aventures de Rabbi Jacob

France 2 a diffusé Rabbi Jacob, film culte de Gérard Oury, deux semaines après l’attaque du Hamas sur Israël. Sa sortie, il y a cinquante ans (octobre 1973), avait coïncidé avec la guerre du Kippour.

Le scénario est bien connu. À New-York, le rabbin Jacob se prépare à voyager pour participer à une cérémonie à Paris. Victor Pivert (Louis de Funès), un industriel colérique et passablement raciste, cherche de l’aide dans une usine de chewing-gum après que sa voiture a été accidentée, mais l’usine est aussi le lieu d’un règlement de compte entre factions luttant pour le pouvoir dans un pays arabe.

Pris en otage par Slimane (Claude Giraud) qui entend s’envoler pour son pays, Pivert se trouve à l’aéroport d’Orly en même temps que Rabbi Jacob. Pivert et Slimane se déguisent en rabbins pour échapper à la faction rivale et à la police française.

Les deux faux rabbins reçoivent un accueil triomphal rue des Rosiers, organisé par le neveu de Rabbi Jacob, Salomon (Henri Guybet), le chauffeur que Pivert avait tout juste licencié. Victor Pivert arrive avec deux heures de retard à l’hôtel des Invalides, où sa fille doit épouser le fils d’un général, mais rien ne se passe comme prévu.

On rit beaucoup à cette comédie dont certaines scènes sont inoubliables : la plongée dans un bassin de chewing-gum vert, la danse juive endiablée sur une musique de Vladimir Cosma, l’escorte par la Garde républicaine, à moto et à cheval, de la DS19 de Pivert surmontée depuis le début du film d’un hors-bord à la caisse renversée…

On rit surtout beaucoup des préjugés racistes (« vous êtes juif Salomon ? Je vous garde quand même…). Le film plaide aussi pour la réconciliation de ces « cousins éloignés » que sont les Juifs et les Arabes. Ce plaidoyer n’est pas vraiment convaincant en raison de sa dissymétrie. Le film immerge le spectateur dans la culture du peuple juif, y compris la synagogue. L’autre côté, arabe, n’est évoqué que sous le prisme d’une révolution de palais, On aurait aimé une suite où les protagonistes des deux bords se seraient rencontrés dans un quartier d’empreinte fortement maghrébine, y compris la mosquée.

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