Bob Marley One love

Le biopic consacré à Bob Marley (1945 – 1981) par le réalisateur Reinaldo Marcus Green est centré sur son séjour à Londres en 1976-1977, qui aboutit à l’album « Exodus », dont « One love » est le dernier titre.

 La référence à l’exode est centrale dans la personnalité et l’œuvre de Bob Marley. Né d’une mère d’origine ghanéenne et d’un père anglais qui ne l’a jamais reconnu, il s’identifiait aux esclaves amenés par bateaux négriers à la Jamaïque, son pays. La traversée de l’Atlantique était assimilée à celle du Sinaï par les Hébreux. La terre promise était l’Afrique. Le messie était déjà revenu sur terre en la personne de l’Empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié.

 L’adhésion à cette religion Rastafari offrit au jeune homme renié par son père un père de substitution. Prêchant la paix, l’amour et l’unité, elle constituait un baume pour l’enfant métis, ni blanc ni noir qui, enfant, avait subi le rejet des uns et des autres. Elle portait aussi un message fort dans un pays qui, après l’indépendance conquise en 1962, était en proie à une guerre civile.

Le film de Reinaldo Marcus Green, magnifiquement interprété par Kingsley Ben-Adir dans le rôle de Marley, restitue bien l’ambiance de l’époque et le génie de l’artiste. La bande sonore, faite d’enregistrements originaux interprétés en play-back, est envoûtante. Les scènes de concert sont étonnantes ; Ben-Adir est littéralement possédé, en transe, comme l’était Marley lui-même, mettant son public en fusion.

 Le titre « One love » se réfère au titre d’une chanson, mais aussi au rôle de Rita (Lashana Lynch), la femme de Bob, sa muse, la mère de ses enfants, son soutien indéfectible malgré ses infidélités. Rita, et plusieurs de ses enfants, sont producteurs du film et ont participé activement à son écriture.

 Arte TV diffuse en replay, dans le contexte de la sortie du film, un documentaire réalisé en 2012 par Kevin MacDonald, intitulé sobrement Marley. Il suit chronologiquement les étapes de sa vie, de sa naissance à St Ann, un village pauvre de la Jamaïque, à son enfance à Trench Town, bidonville à la périphérie de la capitale Kingston, à ses débuts comme musicien, à ses succès avec le groupe The Wailers. Le documentaire évoque aussi le cancer foudroyant qui emporta la vie de Bob à l’âge de 26 ans, malgré sa foi en Jah, le Dieu des Rastas.

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