Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, j’évoque les propos d’un ministre britannique sur « l’avant-guerre » qui caractériserait la période que nous vivons ; et j’évoque la difficulté que représente pour des jeunes étrangers, l’orthographie de la langue française.
Avant-guerre
Grant Shapps, ministre de la Défense britannique, a déclaré le 14 janvier : « le monde a basculé de l’après-guerre à une nouvelle avant-guerre ».
Il est tentant d’évacuer ce sinistre présage, de se convaincre que c’est impossible, que nous avons appris des désastres du vingtième siècle. Pourtant, en Ukraine et sur les rives de la Méditerranée, la guerre fait rage. Les crédits, la dette publique comme notre dette à l’égard de la planète, doivent maintenant être remboursés
Nous avons changé d’époque. Il est temps d’en prendre acte et de nous préparer à un âpre futur.
Orthographe
On me fait remarquer que cauchemar s’écrit sans « d », mais que faire un cauchemar se dit « cauchemarder ». L’orthographe en français défie le bon sens. En espagnol ou en allemand, la graphie reflète fidèlement la prononciation. Ce n’est pas le cas en français ; les poules du couvent couvent !
Pour les jeunes « des quartiers », surtout étrangers, s’approprier la culture française suppose des efforts rédhibitoires. L’orthographe représente pour eux un véritable cauchemar.
Dans une enquête de la Protection Judiciaire de la Jeunesse sur les effets de l’enfermement sur les mineurs détenus, la jeune Siham, 16 ans, détenue dans le quartier-mineurs d’une maison d’arrêt, s’exprime ainsi : « depuis qu’j’fume plus je rêve. […] Ouais j’rêve beaucoup [rires] j’rêve beaucoup beaucoup, j’rêve de, de requins, de trucs de fou wallah ! [rires] Nan je rêve franchement c’est bien hein ! ». Nul doute que l’apprentissage de l’orthographe de la langue française lui procure des rêves moins sereins !