Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, je m’étonne de la vague d’émotion qui a suivi le décès de Bernard Pivot ; et je m’inquiète du discours théocratique de l’Église orthodoxe russe, dont le Patriarche considère « l’opération spéciale » en Ukraine comme une guerre sainte.
Bernard Pivot
Le décès de Bernard Pivot à l’âge de 89 ans ne constitue pas une surprise. Ce qui m’étonne, c’est la vague d’émotion qu’il suscite.
Sur France 5, la Grande Librairie s’est fait l’écho de cette émotion. Les participants à la table ronde, dont François Busnel et Augustin Trapenard, ont évoqué la sincérité de Bernard Pivot. Lorsqu’il posait une question, il le faisait sans connaître d’avance la réponse, comme tant d’animateurs de télévision. Il attendait la réponse avec curiosité, avec gourmandise. Il respectait le silence.
Erik Orsenna parle d’un apprentissage du métier de vivre. À la fin de sa vie, Pivot disait son envie d’ajouter, chaque jour, une nouveauté : un nouvel ami, un nouveau livre, une promenade. C’est sa profonde humanité qui nous émeut.
Guerre sainte
Dans une tribune publiée dans Le Monde le 6 avril, Yves Hamant rend compte des recommandations émises par le Concile mondial du peuple russe convoqué par le Patriarche de Moscou Kirill le 27 mars.
En voici un extrait. « L’opération militaire spéciale est une nouvelle étape dans la lutte de libération nationale du peuple russe, menée depuis 2014 sur les terres du sud-ouest de la Russie contre le régime criminel de Kiev et l’Occident collectif derrière lui (…) Du point de vue spirituel et moral, c’est une guerre sainte où la Russie et son peuple, en défendant l’unité de l’espace spirituel de la sainte Russie, remplissent une mission de frein, retenant le monde de la poussée du globalisme et le protégeant de la victoire de l’Occident, tombé dans le satanisme. »
Lorsque des hommes estiment recevoir de Dieu lui-même la mission de gouverner et de définir le bien et le mal, le pur et l’impur, la terreur est en embuscade.