N’avoue jamais

Dans « N’avoue jamais », Ivan Calbérac met en scène un couple au seuil de la vieillesse, interprété par Sabine Azéma et André Dussollier, dont les certitudes s’effondrent.

 Dès les premiers plans, le décor est planté : une belle villa avec piscine, des uniformes, médailles et décorations, une famille réunie pour un anniversaire. François Marsault (André Dussollier) et son épouse Annie (Sabine Azéma) forment un couple uni et heureux.

 Il y a quelques fissures, toutefois. Des trois enfants, seul l’aîné Amaury (Guy Giraudeau), militaire comme papa et père de cinq enfants (malheureusement pour François, aucun garçon !) correspond aux idéaux paternels. Le cadet, Adrien (Sébastien Chassagne), exerce le métier de marionnettiste, mais François n’a jamais daigné assister à l’un de ses spectacles. Quant à Capucine (Joséphine de Meaux), elle n’a ni fiancé ni enfant, et qui sait comment elle vit.

Lorsque François découvre, au hasard du rangement du grenier, des lettres d’amour enflammées adressées quarante ans plus tôt à Annie par un ami commun, Boris (Thierry Lhermitte), François se sent trompé, parle de divorce, entend « casser la gueule » de celui qui, à son insu, fut son rival.

 Dans une scène de vaudeville, François découvre que les pieds qu’il masse ne sont pas ceux de Capucine, mais ceux de sa petite amie camouflée sous la couette ! La coupe est pleine lorsque Capucine lui annonce qu’elles ont l’intention de se marier.

 François consent enfin à assister au spectacle de son fils. Il met en scène la maltraitance d’un père à l’égard de son fils – exactement ce qu’il a vécu dans son enfance et qui est resté profondément enfoui dans sa mémoire et sa psychorigidité.

 « N’avoue jamais » est une comédie efficace, portée par André Dussollier qui en rajoute dans son personnage de macho rendu stupide par l’accumulation de préjugés, et Sabine Azéma, sensuelle et pétillante, soudain en proie au doute. D’une manière prévisible, le film reçoit des louanges des spectateurs et un accueil réservé des critiques de cinéma, qui le jugent cousu de fil blanc. Il m’a permis, pour ma part, de passer un bon moment.

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