Le théorème de Marguerite

Canal + a récemment diffusé « Le théorème de Marguerite », film réalisé en 2023 par Anna Novion , avec Ella Rumpf dans le rôle principal.

 Marguerite (Ella Rumpf) est une étudiante brillantissime de l’École Normale Supérieure. Sa passion : les mathématiques. Elle croit avoir trouvé le moyen de démontrer la conjecture de Goldbach, restée sans solution depuis 1742.

 Hélas, lorsqu’elle présente sa solution devant un parterre de chercheurs et d’étudiants, l’un d’entre eux, Lucas Savelli (Julien Frison) pointe une faille dans le raisonnement. Le monde de Marguerite s’effondre, d’autant plus que son directeur de thèse, Laurent Werner (Jean-Pierre Darroussin) lui enjoint de changer de sujet et refuse de l’encadrer.

Marguerite décide de tout plaquer. Elle se met en colocation avec Noa (Sonia Bonny), une jeune femme virée comme elle d’une formation pour s’être rebellée. Elle cherche un travail de vendeuse.

 La rencontre avec Noa lui ouvre deux univers. Noa est danseuse, elle s’exprime et jouit par son corps. Pour Marguerite, jusque là purement cérébrale, c’est une révélation. Elle repère dans une boîte de nuit un garçon et le suit dans la rue. Quand il se retourne, elle ne sait pas quoi faire : comment aborde-t-on quelqu’un, dans la vraie vie ?

 Le propriétaire de l’appartement partagé par Noa et Marguerite est un Chinois qui gère des tables clandestines de Mah-jong. Marguerite est fascinée par ce jeu dans lequel son esprit mathématique fait merveille. Elle en fait son gagne-pain. Mais la passion mathématique s’empare d’elle de nouveau. Elle parvient à convaincre Lucas, le contradicteur qui l’a fait chuter, de s’associer avec elle pour trouver une autre voie pour résoudre la conjecture de Goldbach.

 C’est maintenant corps et âme qu’elle se lance dans l’aventure. Les murs de l’appartement sont transformés en tableau noir où s’affichent des centaines de lignes d’équations. Marguerite a changé. Elle n’est plus la « bonne sœur » à la frontière de l’autisme asperger d’avant la rencontre sexuelle et d’avant le Mah-jong. Si elle trouve une preuve à la conjoncture de Goldbach, son bonheur sera complet, avec Lucas.

 La passion des mathématiques, la quête d’une solution à une énigme vieille de plusieurs siècles, était aussi présente dans le livre « Le déserteur » de Mathias Esnard. Le livre comme le film rendent présente une dimension insoupçonnée de la mathématique : la poésie.

 Ella Rumpf a obtenu pour ce rôle un César du meilleur espoir féminin mérité. Jean-Pierre Darroussin, que l’on connaît habituellement pour des rôles d’homme du peuple sympathique, incarne un mandarin universitaire dur et ambigu.

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