Au cœur de l’îlet à Cordes, dans le Cirque de Cilaos (La Réunion), on accède par un chemin en terre à un espace hors du temps : « l’artisanat du petit bout du monde ».
J’ai exprimé dans « transhumances » il y a quelques années mon affection particulière pour l’îlet à Cordes. La route de 30km qui mène de Saint-Louis, sur le littoral, à Cilaos, situé à 1 200m d’altitude, est dénommée la route aux 400 virages. Pour se rendre à l’îlet à Cordes, il faut emprunter une route encore plus acrobatique, souvent coupée en cas de fortes pluies.
Les esclaves marrons, qui fuyaient les plantations pour se réfugier dans les hauteurs, accédaient à l’îlet en s’aidant de cordes tressées avec des lianes. Ce qui frappe le visiteur aujourd’hui, c’est l’acharnement des agriculteurs à planter et à cultiver parmi les blocs de roche volcanique. La lentille de Cilaos, plantée en alternance avec l’arachide, fait concurrence à celle du Puy. Les vignes produisent un vin doux qui constitue un apéritif passable. Dans de nombreux potagers, on observe salades, tomates, brocolis, choux.
L’Îlet à Cordes donne un sentiment de prospérité. Les touristes, nombreux à Cilaos et soucieux de consommer des produits locaux, constituent un marché captif garantissant aux producteurs des prix rémunérateurs.
L’Artisanat du petit bout du monde est signalé à Cilaos au départ de la route pour l’îlet. Une fois à l’Îlet à Cordes, il faut poursuivre la route en descente, dépasser l’école et l’église, suivre de nouveau la signalisation jusqu’à une invitation à se stationner. On marche quelques centaines de mètres sur un chemin de terre.
La maison est toute petite, revêtue de bardeaux dans le style traditionnel créole. Un salon a été aménagé à l’extérieur, plancher de bois exotique, parois et plafond en bambou. Une petite salle est consacrée à la vente de produits artisanaux. Notre hôte nous propose un jus de citron et un jus de fraises, produits par des agriculteurs voisins. C’est délicieux.
Nous nous sentons vraiment au bout du monde, quasiment hors du temps. Le dépaysement est complet.
Merci pour ce reportage ! Ce bout du monde est un des rares endroits où je ne sois jamais allé lors de mon séjour de plusieurs années dans l’île ! Bon séjour sous les flamboyants et amitiés. De