Parmi les traces laissées par les peuples qui ont occupé la Guadeloupe et plus généralement les îles Caraïbes, les « roches gravées» sont les plus énigmatiques.
Le parc archéologique des Roches Gravées à Trois Rivières, au sud de l’île de Basse Terre, présente de curieux dessins gravés dans des roches volcaniques. On pense qu’ils datent de 300 à 400 après JC. L’interprétation de leurs motifs à forme humaine ou animale ne repose que sur des conjonctures. Pour cette raison, la visite guidée par une animatrice jolie et compétente porte davantage sur la botanique que sur l’art précolombien.
C’est au musée Edgar Clerc, près du Moule, au nord-est de Grande Terre, que l’on trouve des informations sur les peuplements antérieurs à la Conquête. Le musée, ouvert en 1984, occupe un site superbe dans une cocoteraie en bordure de mer. Ce que l’on connait des « indiens » Arawaks et Caraïbes (ce mot a la même origine que « cannibale ») doit davantage aux observations de religieux soucieux de comprendre ce qui était derrière la tête des populations qu’ils étaient chargés de convertir, ne particulier le dominicain Raymond Breton (dictionnaire caraïbe – français, 1665), le jésuite Ignace Pelleprat (1665), le dominicain Jean-Baptiste Labat (1772).
On sait que les populations locales ont été exterminées en quelques décennies, sous l’effet des épidémies, de l’expulsion de leur territoire et de la répression. Les indigènes caraïbes ne survivent en tant que tels que dans une réserve sur l’île de la Dominique, entre Guadeloupe et Martinique.
Le peuplement de la Guadeloupe et des autres îles des Antilles est ancien. On peut dire qu’il est préhistorique, au sens de préexistant à l’écriture. Il reste beaucoup à faire pour connaître les peuples qui ont vécu dans ces îles, leurs migrations et leurs cultures.