La Dullwich Picture Gallery, dans la banlieue sud de Londres, propose une exposition intitulée « Paul Nash, les éléments ».
La galerie de peinture Dullwich a été construite par l’architecte John Sloane en 1811 pour accueillir une collection permanente de peintures de grands maîtres européens des dix-septième et dix-huitième siècles. On y trouve des Murillo, des Rubens, des Rembrandt entre autres.
La galerie accueille jusqu’au 9 mai une exposition consacrée à l’un des plus grands peintres paysagers britanniques, Paul Nash (1889 – 1946). Le magazine Time Out lui a consacré un bel article signé par Ossian Ward (http://www.timeout.com/london/art/event/79655/paul-nash).
Paul Nash a été peintre officiel pendant les deux guerres mondiales. L’une des ses peintures, « nous fabriquons un nouveau monde », évoque l’horreur du champ de bataille d’Ypres, avec ses arbres déchiquetés se découpant dans un paysage sombre et glauque. L’inspiration est proche de celle d’Otto Dix. Quelque vingt cinq ans plus tard, « Totes Meer », Mer Morte, représente un cimetière de bombardiers allemands abattus par l’artillerie britannique par un clair de lune, et de l’amas de ferrailles c’est une impression de calme qui se déprend.
Bien que ne s’étant jamais assumé comme surréaliste, l’œuvre de Nash entre les deux guerres subit leur influence. Il y a, dit Ossian Ward, d’étranges vues intérieures / extérieures montrant le plafond comme ciel, les murs comme forêt et le sol comme mer, visions par Nash de paysages disjoints situés derrière lui et reflétés par un miroir.
J’ai en particulier aimé l’une des dernières de ses toiles, « Paysage de l’équinoxe d’hiver », daté de 1943. C’est elle qui illustre cet article (source Time Out).