Une journée au Musée d’Orsay

Lionel Walden, docks de Cardiff, 1894

Avoir l’opportunité de passer une journée au Musée d’Orsay offre un plaisir sans cesse renouvelé.

 Visiter le Musée d’Orsay, c’est se mettre en présence de chefs d’œuvre qui ont façonné notre culture : Cézanne, les impressionnistes, Gauguin et Van Gogh, Toulouse Lautrec, Maillol, Rodin… Dans les salles consacrées aux impressionnistes, la présence de plusieurs classes de collège gêne l’observation des toiles, mais les jeunes semblent si concentrés et attentifs aux explications des guides qu’il se dégage de leurs groupes comme une ferveur.

 Disposer de plusieurs heures permet de sortir des sentiers battus et de découvrir des œuvres moins connues. Un plateau entier est ainsi consacré à l’art décoratif. On y trouve par exemple les panneaux réalisés en 1901 par Odilon Redon pour la salle à manger du château de Domecy, à partir de fleurs de rêve et de faune imaginaire ; ou encore de nombreux objets des maîtres de l’art nouveau, Gallé, Majorelle, Horta, Gaudi ou Guimard.

Hector Guimard, panneau central de grand balcon

 Deux peintures industrielles ont attiré mon attention par leur capacité à transmuer ce qui est souvent glauque en une réalité puissamment poétique : les Docks de Cardiff, peints en 1894 par Lionel Walden, un Américain qui travailla essentiellement à Paris puis à Hawaï et les usines près de Charleroi, peintes par Maximilien Luce en 1897.

Maximilien Luce, usines près de Charleroi, 1897

 J’ai été impressionné par la violence du Calvaire peint en 1892 par le peintre russe Nicolaï Gay, et au contraire par la grande douceur des hêtres de Kerdrel, tableau de Maurice Denis réalisé en 1893.

 Je suis fasciné par la manière dont au dix-neuvième siècle l’art s’est confronté à la révolution industrielle et tenté de faire émerger le beau du désastre humain et écologique qui l’accompagnait. Flâner au Musée d’Orsay nous immerge dans cette lutte historique dont nous sommes les héritiers.

Nicolaï Gay, Calvaire, 1892

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