La Cage Dorée

« La Cage Dorée », premier film de Ruben Alves, est une jolie comédie qui réjouira les amoureux des Portugais, du Portugal et de Paris.

 Maria Ribeiro (Rita Blanco) est, depuis trente ans, concierge d’un immeuble haussmannien de Paris. Elle est gentille, serviable, corvéable à merci sans jamais perdre le sourire. Son mari José (Joaquim de Almeida) est l’homme à tout faire de l’immeuble ; mais pendant la journée il est chef de chantier dans une petite entreprise familiale de travaux publics, un ouvrier estimé, mal payé, irremplaçable.

 Lorsque le décès du frère de José les rend propriétaire du domaine familial sur les coteaux du Douro, les Ribeiro entrent dans une crise aigüe. La nouvelle de leur bonne fortune et de leur imminent départ pour le Portugal se répand comme une trainée de poudre. Les geôliers de leur cage dorée vont tout faire pour les y maintenir enfermés. La présidente du syndicat des copropriétaires (Nicole Croisille) décide soudain d’engager les travaux d’agrandissement de la loge, reportés depuis des années « en raison de la crise ». Le patron de José (Roland Giraud) décide de sa soudaine promotion et l’associe à un déjeuner d’affaire où se joue un gros contrat et l’avenir de son entreprise en quasi-faillite.

 Pour compléter le tableau, les enfants Ribeiro, qui arrivent à l’âge adulte, se sentent français. En particulier, la belle Paula (Barbara Cabrita) est amoureuse du fils du patron de son père. La crise qui éclate les oblige à reconnaître au grand jour qu’ils sont fils de maçon et de concierge. Elle les contraint à se mettre en quête de leur identité.

 « La Cage Dorée » est de ces films dont on sort rasséréné et optimiste. Ce n’est pas seulement dû au happy end. Le sentiment positif découle de la justesse des personnages et des situations. L’une d’entre elles est touchante. Paula est avec son fiancé dans un restaurant de Fado parisien ; elle pleure doucement aux vibrations de ce chant magnifique. Et puis, il y a l’humour, tout au long du film, avec une mention spéciale pour Chantal Lauby, qui joue Solange, la femme de Francis Caillaux, le patron de José. Gaffeuse invétérée, elle confond Salazar avec le Général Alcazar de Tintin et offre des tulipes en hommage à la belle révolution des œillets. Dans une scène irrésistible, elle prend le rôle d’une cousine portugaise de Maria pour éconduire une occupante de l’immeuble venue demander à la concierge un service tard dans la soirée.

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Chantal Lauby, Roland Giraud, Joaquim de Almeida et Rita Blanco dans « La Cage Dorée »

Une réflexion sur « La Cage Dorée »

  1. Je viens de voir le film. Les personnages sont très justes et représentent bien ce qu’est la société en général.
    Bien que ce soit une comédie, il y a des scènes émouvantes décrites plus haut.
    Film de détente mais qui fait réfléchir à la façon dont nous traitons les « autres » et les moyens de parvenir à nos fins.
    En tous les cas, un divertissement très réussi.

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