L’Institut Culturel Bernard Magrez présente jusqu’au 21 juillet à Bordeaux une exposition intitulée « Rêves de Venise ».
Plusieurs œuvres ont été disposées dans le jardin qui donne château Labottière, un ravissant manoir construit en 1773, autrefois à la campagne et maintenant au cœur de la ville de Bordeaux. Le visiteur est accueilli par une grande gondole verticale, œuvre de Laurent Valéra. L’allée qui mène à l’entrée principale est parsemée de dalles de béton dorées ; et avant de pénétrer, il faut contourner une grande sphère dorée de James Lee Byars. La façade est habillée par l’artiste JR s’inspirant d’une gravure de 1798, presque contemporaine de la construction du château. Le visiteur se trouve déjà plongé dans l’ambiance de la Sérénissime, cité cosmopolite et commerçante où l’or coulait à flots.
L’exposition s’organise autour de cinq symboles de Venise : Arsenale, « dar el sina » (atelier en arabe), le chantier naval qui donna à la ville sa puissance maritime, qui accueille maintenant la Biennale qui conforte son rayonnement artistique ; Vedute, les points de vue sur le paysage urbain ; Repubblica, l’organisation de la chose publique ; Salute, le Salut, l’empreinte de la religion sur une cité aux mille églises ; Fortuna, la ville de l’opulence et des rêves dorés.
Parmi les œuvres présentées, j’ai particulièrement aimé « Vedute », montage photographique de Jean-François Rauzier (2010) qui assemble sur un plan horizontal tous les monuments de Venise ; une vidéo de Camille Henrot, Courage mon Amour (2005), qui assemble des photos de cheveux qui se croisent et se décroisent au son d’une symphonie ; une conque elliptique aux reflets violets d’Anish Kapoor (2011) au fond de laquelle est logé un petit miroir ; une photographie d’Agnès Varda (1962) où elle se représente de profil devant une portait par Giovanni Bellini d’un groupe de dignitaires vénitiens, dont elle semble faire partie ; « Venezia San Marco », montage photographique de Massimo Vitali (2008), qui inspire l’affiche de l’exposition ; enfin, la magnifique série de photographies réalisées à Venise par Denis Robert en 2012.
Au sortir de l’exposition, on se trouve un peu frustré que la visite soit déjà finie après seulement cinq salles, et l’on revient sur ses pas approfondir l’émotion ressentie en contemplant les œuvres.