Un mariage

Assister à un mariage constitue toujours un moment fort.

 Nous avons eu la chance d’assister en Bretagne au mariage de Grégoire, le fils d’une de mes cousines, avec sa bien-aimée Laetitia.

 Les premiers étonnements viennent avec la messe de mariage. On cherche à discerner dans la foule des visages connus. On partage la joie et la fierté du père de la fiancée au bras de sa fille. On admire les élégantes. On se demande pourquoi tel texte ou tel cantique a été choisi. Et puis, les registres signés, on acclame les nouveaux époux sur le parvis de l’église, on lâche des ballons et des bulles de savon et on se presse pour photographier l’événement.  

La fête se poursuit dans un manoir par un apéritif, un dîner et une soirée dansante. On échange des nouvelles, et c’est comme si un long espace de vie se concentrait en quelques minutes : les naissances, les enfants qui grandissent et deviennent jeunes adultes, les maladies, les décès, les succès, les échecs, les joies, les déceptions. Je demande à l’un de mes cousins pourquoi ils ont fait un cinquième enfant. Il me dit qu’avec sa femme ils se sont longtemps dit qu’ils s’arrêteraient à quatre. Et puis le désir de bébé est devenu plus fort, jusqu’à ce qu’un jour, à la table familiale, ils ont senti qu’il manquait quelqu’un, alors pourtant que les deux parents et les quatre enfants étaient là. C’est ainsi que la ravissante Hortense s’est invitée au festin.

 Nous découvrons dans la famille des talents que nous ignorions. La densité de médecins est chez nous supérieure à la moyenne. Nous rencontrons ici des cousins dans le business. Les amis de Grégoire nous apprennent qu’à l’âge de 27 ans il a déjà créé et revendu deux entreprises sur le Web, et que celle qu’il gère maintenant, un site de vente de matelas par Internet, est en plein développement. Les traditionnelles « mise en boîte » sont intelligemment menées : on nous présente le soi-disant journal intime de Laetitia, on détourne l’interview que Grégoire avait donnée à une chaîne locale d’information économique. C’est toute une génération qui s’installe aux commandes de notre imaginaire ; il y  a seulement dix ans, ces garçons et filles étaient pour nous des potentialités.

 Les mariages en général, celui de Grégoire et Laetitia en particulier, constituent un hymne à la vie.

Une réflexion sur « Un mariage »

  1. Oui, Xavier, tout ce que tu décris est tellement vrai.
    Laisse-moi te raconter brièvement un mariage où nous nous sommes rendus fin juillet en Lettonie; Pourquoi en Lettonie? Le marié, Thibault de L., fils d’amis de longue date, membre d’une fratrie de 6 (noblesse militaire fauchée) travaille à Malte dans une société de paris sportifs en ligne installée là-bas pour des raisons fiscales et de coût du travail. Il y rencontre son aimée, Laura, qui est lettonne. D’où un mariage en Lettonie profonde, à 80 km de Riga, entre une protestante et un catholique. La mère de Laura, le père est décédé, ne parle que Letton, ainsi que la plupart des invités de son coté. Laura et sa sœur parlent anglais couramment, mais pas français. Pour rejoindre le lieu de la réception, il nous faut rouler 30 km sur une route non asphaltée…
    Après quelques verres de vodka (les russes ne sont pas spécialement aimés dans ce pays mais la vodka se consomme sans vergogne), la communication passe aisément.
    Conclusion? Certains disent « C’est le vent paraclet, l’Esprit Saint », d’autres disent « >That’s Europe, stupid! »

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