Bernard Giraudeau, qui vient de mourir à un âge peu différent du mien, a laissé une trace dans ma vie.
« J’ai eu envie de goûter à tout, de voyager, et le plus beau des voyages c’est le continent féminin ». Dans Sud-Ouest (18 juillet), Régine Magné cite cette phrase de Bernard Giraudeau. C’est une belle phrase, qui caractérise bien le personnage qui vient de disparaître : vorace de la vie, aventurier, séducteur.
Bernard Giraudeau faisait partie de ma vie. Je l’ai applaudi au théâtre, j’ai admiré son jeu d’acteur dans plusieurs films. J’avais particulièrement aimé « Les Caprices d’un Fleuve », le film qu’il avait réalisé en 1996. Un nobliau est envoyé en 1787 en garnison à Saint Louis du Sénégal, puni pour un duel. Commandant une escadre sur le fleuve, il est fasciné par le Continent Africain, sa lumière, sa mesure différente du temps qui passe. Il adopte une jeune esclave peule et tombe amoureux d’une métisse. Ses prejugés raciaux s’effritent peu à peu. La musique du film, due à René Marc Bini, est magnifique.
Illustration : les Caprices d’un Fleuve.