Le premier film de Marilyne Canto, « le sens de l’humour », parle de la difficulté à surmonter le deuil d’un compagnon et à accepter de nouveau la possibilité d’un amour.
Elise (Maryline Canto) élève seule son fils de dix ans, Théo (Sanson Dajezman). Son compagnon, le père de l’enfant, est décédé quelques années auparavant. Malgré la tension entre son métier de guide de musées et son rôle de mère, elle est pour Théo une maman attentive et aimante. Elle a fait dans sa vie une petite place pour un homme, Paul (Antoine Chappey), bouquiniste brocanteur. Mais la perspective que cette relation grandisse au-delà de la satisfaction sexuelle l’angoisse. Notre relation a-t-elle de l’avenir ? ne cesse-t-elle de demander à Paul. Oui, parce que j’en ai envie, répond Paul.
Une affection réciproque grandit entre Paul et Théo. Théo demande à sa maman qu’elle lui fasse un petit frère. Elise se sent sous pression, sans cesse indécise, jusqu’au point de rupture. Cette relation à trois, peut-être à quatre, a-t-elle un avenir ?
Le sujet du film est intéressant et les personnages sont attachants. Mais l’histoire traîne en longueur. Pour montrer l’attachement de Paul et Théo, on les suit dans une fête foraine. Rien ne nous est épargné, ni la pêche aux trésors, ni le train fantôme, alors que qu’un échange de regards aurait peut-être suffi. Surtout, le film est totalement démuni de ce qui fait son titre : le sens de l’humour. Or, c’est précisément ce qui aurait permis aux personnages de mieux se récupérer des épreuves qu’ils ont subies dans le passé, et au spectateur de trouver le temps moins long.