Arte TV a diffusé récemment une réjouissante comédie de Tanya Wexler : « Oh my God ! », ou le récit de l’invention du vibromasseur dans l’Angleterre victorienne.
Le titre original du film est « Hysteria ». Vers 1880 et jusqu’à sa disparition du vocabulaire médical en 1952, l’hystérie est considérée comme une maladie féminine provoquant de multiples symptômes : instabilité affective, insoumission, dérèglement sexuel… Le docteur Robert Darlymple (Jonathan Pryce) est un spécialiste reconnu de cette maladie, qu’il traite par des massages prolongés du sexe de ses patientes.
Son traitement a tant de succès auprès des dames de la bonne société londonienne qu’il recrute un jeune médecin, Mortimer Granville (Hugh Dancy), pour le seconder. Celui-ci a tant à faire qu’il contracte des crampes de la main droite qui finissent par l’empêcher de pratiquer. Un ami de Mortimer est passionné de technologie : ensemble, ils inventent le vibromasseur électrique, qui permettra au médecin d’appliquer son protocole contre l’hystérie sans courbaturer sa main.
Le Docteur Darlymple a deux filles. L’une, Emily (Felicity Jones) est une jeune femme soumise, qui ravit son père par sa passion pour Chopin et la frénologie. L’autre, Charlotte (Maggie Gillenhaal) est une hystérique typique : débordante d’énergie et de projets, fondatrice et animatrice d’un foyer d’accueil pour enfants pauvres, célibataire, suffragette… Pour son bien, son père voudrait la faire interner dans un asile et amputer de l’utérus.
Emily est promise en mariage à Mortimer. Mais peu à peu, la puissante personnalité et le charme fortement sexuel de Charlotte s’imposent à lui comme une évidence. L’hystérie n’est peut-être qu’un fantasme, le beau monde est profondément ennuyeux, vivre sa vie auprès de Charlotte serait formidablement excitant.
Dans le générique final, des laquais apportent en grande pompe un vibromasseur à la Reine Victoria. Oh my God !
