Arte TV a diffusé récemment « Sagan », téléfilm en deux parties de Diane Kurys (2008).
Six ans avant sa mort, Françoise Sagan (1935 – 2004) avait rédigé son épitaphe : « Sagan Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même ».
Le film de Diane Kurys relate la vie de Françoise Sagan de la publication de Bonjour tristesse, alors qu’elle n’a que dix-huit ans, et sa mort. Son personnage est magnifiquement interprété par Sylvie Testud. « Je voudrais avoir dix ans, je voudrais ne pas être adulte », avait dit l’écrivaine. C’est un enfant égaré dans un monde d’adultes qu’incarne Testud.
Françoise Sagan apparait comme une petite fille effrayée à l’idée d’être seule. Elle entretient une petite cour d’admirateurs qui vivent à ses crochets. Elle collectionne les amants et les maris, mais c’est avec des femmes qu’elle partage plus volontiers son sommeil. Elle a une peur panique de la mort, le scandale par excellence, mais elle ne cesse de jouer avec elle au point de la frôler : excès de vitesse au volant d’une grosse voiture, excès d’alcool, excès de cocaïne, excès de casinos. Restée petite fille, Françoise est une joueuse, même si ses jeux sont ceux de grandes personnes.
Des comédiens remarquables jouent l’entourage de Françoise Sagan : Guillaume Gallienne est son frère Jacques, qui tente d’opposer une résistance à ses caprices et désespère de la voir déchoir dans la prison de ses addictions ; Jeanne Balibar est Peggy, une ancienne mannequin qui sera, jusqu’à sa mort d’un cancer, un point d’ancrage pour Françoise ; Pierre Palmade est Jacques Chazot, l’ami fidèle au long de dizaines d’années, celui dont elle aurait aimé avoir un enfant ; Arielle Dombasle, la millionnaire qui la prend sous sa coupe et la coupe du monde à la fin de sa vie ; Chantal Neuwirth est Mme Lebreton, la dame de compagnie qui recueillera son dernier souffle.