Arte TV a récemment diffusé « l’enlèvement de Michel Houellebecq », un film de Guillaume Nicloux avec Michel Houellebecq dans son propre rôle.
Le célèbre écrivain Michel Houellebecq est enlevé chez lui par une bande de pieds nickelés agissant pour le compte de commanditaires dont on ne saura rien. Il se retrouve enfermé dans une maison à la campagne dans l’attente du paiement d’une rançon en compagnie de ses ravisseurs : Luc (Luc Shwarz), Mathieu (Mathieu Nicourt), Max (Maxime Lefrançois) et la mère de l’un d’entre eux, Françoise (Françoise Lebrun).
La nuit, il dort menotté dans la chambre d’une petite fille. Pendant la journée, il partage la vie de cette étrange cellule familiale. Il donne l’impression d’un être chétif et souffreteux. Il marche voûté. Sa voix est presque inaudible, à court de respiration. Il souffre d’une oreille. Il est dépendant de l’alcool.
L’alcool, précisément, l’alcool partagé avec ses ravisseurs, va progressivement créer une familiarité avec eux. Ils le protègent comme un petit enfant, mais le prennent aussi comme confident. Ils sont fiers de leur montrer leur musculation de bodybuilder ou leur savoir-faire en free-fighting. Ils ne peuvent rien lui refuser, pas même une nuit avec une prostituée en contrepartie d’un poème.
« L’enlèvement de Michel Houellebecq » est un film étrange, dans lequel le « ravi » prend l’ascendant sur les ravisseurs. L’écrivain est présenté comme un homme faible, entravé, dans l’incertitude sur son sort. C’est pourtant lui qui, peu à peu, tout doucement, prend le pouvoir. Une victoire de l’esprit sur la force.