« Magic in the moonlight », qui vient de sortir sur les écrans en France, rassemble tout ce qu’on aime chez Woody Allen : l’humour, la capacité à étonner, la virtuosité du scénariste et metteur en scène et celle de ses acteurs.
Dans les années vingt, un prestidigitateur anglais, Stanley Crawford (Colin Firth) se produit sur les plus grandes scènes du monde sous les apparences d’un magicien chinois. Tout est truquage, tout est faux, mais les spectateurs sont saisis d’étonnement. L’illusion résulte d’un travail rigoureux, d’une discipline professionnelle de fer. C’est que Stanley est un homme rationnel, si rationnel que sa vie trop encadrée manque… de magie !
Howard Bunker (Simon McBurney), magicien comme lui, lui propose un défi. Il s’agit de démasquer l’imposture d’une jeune Américaine qui exerce l’activité de médium aux frais de riches familles anglaises sur la Côte d’Azur : Sophie Baker (Emma Stone).
Stanley réussira-t-il dans son entreprise de démystification ? Qu’est-ce que la « magie du clair de lune » auquel se réfère le titre du film ?
Les acteurs sont éblouissants, en particulier Colin Firth dans le rôle d’un dandy anglais accroché à la rationalité comme à une bouée de sauvetage et décochant des flèches de dérision comme autant d’esquives.
La scène où Stanley et Sophie trouvent refuge, une nuit d’orage, dans un observatoire astronomique abandonné est romantique en diable.
Tante Vanessa (Eileen Atkins) lit les cartes à non neveu Stanley en lui prédisant un avenir radieux aux côtés de sa fiancée Olivia. En l’écoutant, celui-ci découvre peu à peu combien Olivia l’indiffère et à quel point il est épris de Sophie. Cette scène est une merveille d’humour au second degré et de subtilité.