Le député non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan a récemment souhaité la réouverture du bagne de Cayenne pour les « fous furieux » partis faire le djihad puis rentrés sur le territoire français.
Interrogé le 20 novembre sur Sud-Radio, le député de l’Essonne a proposé que « lorsqu’un Français se livre au dijhad et se livre à des actes monstrueux, il soit à son retour en France assigné à résidence puis éloigné ». Il propose que « l’on rétablisse à Cayenne un centre de détention qui permette d’isoler ces fous furieux. » Outre l’isolement, l’objectif du centre de détention serait de les rééduquer.
Il ne nie pas qu’il s’agisse d’un « Guantanamo à la française », mais il précise » dans des conditions humaines, sous le respect de la justice « . Toutefois, les djihadistes doivent s’attendre à une justice d’exception. S’agissant d’un acte de guerre contre la France et d’une haute trahison, ils ne reviendraient pas « dans les mécanismes habituels de notre justice ».
Dupont-Aignan modère son propos en établissant une distinction entre bagne et centre de détention. On l’a vu, il précise que les conditions de vie dans le centre de détention seront « humaines ».
Il reste que le mot « Cayenne » a été prononcé, tout entaché de cruauté, de violence et d’inhumanité qu’il soit. Et la mention d’une justice d’exception indique bien la dérive vers une situation où une partie de nos concitoyens seraient traités d’une manière différente des autres. Dupont-Aignan évoque d’ailleurs l’idée de retirer la nationalité française aux djihadistes ayant la double nationalité, l’appartenance à l’État Islamique constituant probablement, selon lui, une seconde nationalité.
Le concept de Cayenne est étroitement associé à celui de « travaux forcés ». C’est décidément une idée fixe de la droite. « Transhumances » a cité récemment la proposition de loi du député UMP Jean-François Mancel visant à rendre obligatoire le travail en prison et à affecter le produit du travail en priorité à la couverture des frais liés à l’incarcération.
Le schéma mental est constant. Il existerait une catégorie de gens (les djihadistes pour Dupont-Aignan, les prisonniers en général pour Mancel) qui sont intrinsèquement mauvais (ou « fous furieux »). La priorité est de les isoler, de les mettre à part de la population saine. Les droits humains, la réhabilitation des criminels viennent en seconde ligne, après la protection de la tranquillité des braves gens.