Le Place Theatre de Watford vient de donner une excellente comédie musicale, « songs from a hotel bedroom », chansons depuis une chambre d’hôtel.
Ecrite par la chorégraphe Kate Flatt, dont nous avions aimé Soul Play, et par Peter Rowe, cette comédie musicale basée sur des chansons de Kurt Weill, nous parle de l’amour passionné et des désamours déchirants d’une jeune artiste de cabaret française, Angélique, avec un parolier américain, Dan à New York en 1948. Angélique rêve de faire sa vie avec Dan ; celui-ci est emporté par le tourbillon du succès professionnel et ne peut offrir à sa belle que des nuits à l’hôtel.
La mise en scène est centrée sur trois groupes de personnes qui se mêlent et se décroisent : le couple d’amoureux ; un couple de danseurs de tango qui, gracieux et comme libéré de la pesanteur, souligne en contrepoint l’extrémité de leur passion et de leurs déchirements ; un orchestre de jazz. Le plateau est à certains moments séparé par deux rangées de rideaux que l’éclairage rend opaques ou diaphanes. Deux panneaux mobiles en avant-scène structurent l’espace, comme lorsque Angélique et Dan, séparés par des milliers de kilomètres, se crient leur amour au téléphone.
Dan propose enfin à Angélique de vivre avec lui, mais c’est pour lui annoncer qu’il n’en a plus pour longtemps à vivre. Les danseurs l’entraînent doucement vers le néant. Son visage radieux, illuminé de blanc, fixe une dernière fois son amour.
Frances Ruffelle et Nigel Richards dans les rôles principaux, Amir Giles et Tara Pilbrow dans celui des danseurs de tango, ainsi que les musiciens, sont magnifiques.
Photo de la comédie musicale par le producteur, www.segue.org.uk