France 2 a récemment diffusé « Arletty, une passion coupable », un téléfilm d’Arnaud Sélignac, avec Laetitia Casta dans le rôle principal.
En 1941, la comédienne Arletty (Laetitia Casta) tombe amoureuse d’Hans Jürgen Söhring (Ken Duken), un officier allemand proche de Göring. Il se trouve qu’elle vit en couple avec Antoinette (Marie-José Croze), qui est engagée aux côtés de la Résistance. Arletty entend vivre comme une femme libre, focalisée sur l’amour qu’elle donne et qu’elle reçoit, oublieuse d’une guerre qu’elle abhorre.
Or, cette guerre lui procure une position privilégiée. Elle continue à travailler, tournant « Les Enfants du Paradis » avec Marcel Carné. Elle fréquente Jacques Prévert et Sacha Guitry. Elle vit dans le luxe. Pour la Résistance, elle est une collabo bien en place sur la liste des traîtres à fusiller lorsque le vent tournera.
Mais pour Arletty, ni l’argent ni la célébrité ne sont premiers. C’est son cœur qui parle, qu’il s’agisse de passer une journée à la Kommandantur pour sauver Antoinette de la déportation ou de cacher une petite fille juive. C’est aussi le cœur d’Hans, fou amoureux de l’actrice, qui protège sa rivale Antoinette afin que, le jour venu, elle se fasse l’avocate de son amie devant la commission d’épuration.
« Mon cœur est français mais mon cul est international », dit Arletty crânement devant ses juges à la Libération, démontrant ainsi qu’elle n’est pas seulement une femme de cœur et de cul, mais aussi de tête.
L’interprétation d’Arletty par Laetitia Casta est remarquable. Dans Le Blog TV News, elle déclare : « J’ai observé son regard et j’ai réalisé qu’il me donnait la parole. Pas besoin de voir un spécialiste de la voix pour apprendre à parler comme Arletty. Je suis allée chercher en moi, me disant : « Tiens, là, je la comprends ! » ou bien « Comment aurais-je fait à sa place, comment aurais-je réagi ? » Aimer ses personnages, avoir envie de les défendre, c’est important. Peu à peu, les choses se sont ainsi mises en place toutes seules. Je me suis fait confiance : « Laisse faire, ne cherche pas et surtout amuse-toi ! ». Petit à petit, Arletty m’est apparue. Et je me suis amusée ! »