Qu’est-ce qu’un nouveau pays émergent ?

Dans une étude récente consacrée à l’économie marocaine, les économistes de Coface se demandent si le Maroc peut être caractérisé comme un « futur pays émergent ».

 Sofia Tozy et Seltem Iyigun donnent en préalable une intéressante définition du « futur pays émergent ». Quatre critères sont retenus.

Dans la zone franche de Tanger
Dans la zone franche de Tanger

Le premier critère est un taux de croissance à long terme supérieur à 4% et qui s’accélère par rapport au taux d’avant la crise financière de 2008.

 Il faut ensuite que l’économie soit diversifiée, avec des exportations de matières premières ne représentant pas plus de 40% des ventes à l’étranger, et qu’elle résiste aux chocs externes.

 Il faut aussi que le taux d’épargne dépasse 10% du produit intérieur brut, ce qui favorise l’accumulation de capital et/ou des gains de productivité

 Enfin, il faut que l’environnement des affaires (par exemple un droit de la propriété clair et respecté, ou encore un système judicaire équitable) soit favorable et de bonne qualité.

 Dix pays respectent ces critères : en Amérique latine, la Colombie et le Pérou ; en Asie, l’Indonésie, le Philippines, le Sri Lanka et le Bangladesh ; en Afrique, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et l’Ethiopie. Il faut cependant souligner que l’environnement des affaires est plus favorable dans quatre de ces pays : la Colombie, l’Indonésie, le Pérou, les Philippines et le Sri Lanka.

 En ce qui concerne le Maroc, les économistes de Coface indiquent que le pays répond aux critères définissant un « nouveau pays émergent », à l’exception de la croissance. Toutefois, une politique volontariste a été mise en œuvre, qui pourrait la stimuler : une politique agricole dynamique, qui consolide le substrat rural de l’économie du pays ; la création d’une industrie à haute valeur ajoutée (automobile, aéronautique) ; la recherche de débouchés dans l’Afrique subsaharienne. Les auteurs de cette intéressante étude soulignent toutefois le risque que fait courir au pays son haut niveau d’endettement et l’accroissement de la dépense publique.

 

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