Le Festival de Jazz de Marciac est devenu un rendez-vous musical d’envergure internationale.
Je n’ai guère d’affinité avec le jazz. Les interminables improvisations à base de contrebasse tendent à me plonger dans un insondable ennui. C’est l’amitié et la curiosité qui m’ont amené cette année au Festival de Marciac.
Comment une bourgade rurale du Gers s’est-elle transformée en Mecque du jazz, accueillant chaque année, pendant trois semaines en août, environ 200.000 passionnés ? Tout est parti de la menace de fermeture du collège, faute d’un nombre d’élèves suffisant. Un professeur, Jean-Louis Guilhaumon, propose l’ouverture d’une classe musique-études spécialisée dans le jazz. Le collège est sauvé ; le premier festival a lieu en 1978. Cette histoire pourrait illustrer un cours de management sur la transformation de menaces en opportunités.
Jazz in Marciac est aujourd’hui une véritable entreprise, avec un très haut niveau d’exigence dans la programmation, la qualité technique des spectacles, la sécurité dans la gestion de foules. Mais le festival a aussi conservé l’esprit militant de ses origines : un bataillon de bénévoles participe à l’organisation, une scène est réservée aux tout jeunes musiciens et des dizaines de concerts s’improvisent dans les rues et les bistrots.
Chaque soir a lieu un concert dans le chapiteau de 6.000 places planté sur le terrain de rugby. Il vaudrait mieux dire deux concerts, car deux artistes et leurs groupes se succèdent sur la scène, de 21h à 23h, environ, puis jusqu’à 1h… ou plus selon l’enthousiasme des spectateurs. C’est à un récital de musique cubaine que nous avons assisté, avec les pianistes Roberto Fonseca et Chucho Valdes.
Roberto Fonseca a un talent pour communiquer avec ses musiciens et son public. Il présente un répertoire varié, avec la participation de deux chanteuses remarquables, Yiliam Cañizares et Butterscotch.
Chucho Valdes puise son inspiration de l’Afrique, et plusieurs morceaux me rappellent le maloya réunionnais. Dreiser Durruthy Bombalé chante, danse, joue de diverses percussions et n’hésite pas à sauter dans la salle avec les spectateurs alors que le maître donne le rythme à son clavier.
Nous visitons l’exposition qui présente les dessins produits lors de ses fréquents séjours à Marciac par Cabu, assassiné avec ses amis de Charlie Hebdo le 9 janvier dernier. Nous assistons dans la rue au récital de Vanina de Franco, qui nous enthousiasme par sa voix caressante, ses mélodies brésiliennes et ses textes poétiques.
Sur la place du bourg est installée une scène. À la terrasse d’un café-restaurant, nous dégustons un tajine de canard en écoutant un groupe de jazz. Nous nous promettons de revenir à Marciac.
coucou, nous aurions pu nous rencontrer nous avons passé 10 jours à Marciac dont le concert de Roberto Fonseca. J’adore pour l’ambiance et surtout la programmation. Donc à peut être l’an prochain à l’occasion d’un concert.
L’occasion de faire un petit bonjour!
Devenus des accros de MARCIAC une semaine par an depuis quelques années, nous étions sous le chapiteau pour Fonseca et Chucho Valdes le 3 août. Un peu groupies de Roberto Fonseca, nous étions emballés l’an dernier par sa prestation avec Fatoumata Diawara .
Je suis toujours tes chroniques avec intérêt.
Amitiés
François
Merci François, quel dommage que nous ne nous y soyons pas rencontrés. Mais il y avait tant de monde… Une prochaine année peut-être.