Odyssée

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Se déplacer en ce mois de décembre neigeux et verglacé est une entreprise incertaine, en raison de l’impraticabilité des routes et des annulations de vols et de trains. Pour les plus chanceux, le voyage se transforme parfois en Odyssée.

Mon vol EasyJet entre Paris Charles de Gaulle et Londres Luton atterrit à minuit et demie, avec trois heures de retard. Plusieurs centaines de personnes font la queue stoïquement au contrôle des passeports. Fatigué, je suis agacé par les pleurs de jeunes enfants. Mais je suis aussi ému par l’infinie patience de nombreux bouts de chou et de leurs parents. Un petit garçon de cinq ans environ, épuisé, supplie sa maman de le porter ; celle-ci explique qu’elle a déjà son petit frère dans les bras, qu’elle ne peut pas, que ce ne sera pas long. Le petit garçon se mort les lèvres et se résigne bravement. Au point de contrôle, un sourire : une policière porte un bonnet de Noël surmonté de cornes de renne. Les Anglais savent ne pas se prendre au sérieux, et cela fait du bien !

Je fais partie des privilégiés. Mon vol n’a pas été annulé. Le précédent l’avait été, et les passagers se sont vus proposer des places pour après Noël. Joe, notre directeur informatique, a passé le week-end à l’aéroport de Francfort et n’a pu rentrer à Londres que mardi par le train et le ferry, via Paris, Calais et Douvres.

La météo nous apprend l’humilité. Nous ne sommes pas tout à fait maîtres de notre destin. Etre transportés en toute sécurité, confortablement et selon l’horaire prévu est un droit que les intempéries peuvent nous dénier.

Photo « The Guardian » : cohue à la gare de l’Eurostar, St Pancras à Londres. Un panneau publicitaire annonce un Noël pétillant à St Pancras.

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