TF1 a récemment diffusé « Gran Torino », film réalisé et interprété par Clint Eastwood en 2008.
Walt Kowalski (Clint Eastwood) a travaillé comme ouvrier dans une usine automobile de Detroit après avoir servi dans l’armée pendant la guerre de Corée. Il est maintenant retraité, dans un quartier que les Américains blancs ont déserté, massivement investi par des immigrés et passé sous la coupe de bandes de malfrats.
Walt a deux amours dans sa vie : sa chienne et son garage atelier où est stationnée une magnifique « Gran Torino », une voiture de sport des années 1970 qu’il entretient avec passion. Pour ses enfants, il éprouve du mépris. Pour ses voisins Hmong (une minorité montagnarde d’Asie du sud-est), de la haine raciale, alimentée par les souvenirs cruels de Corée.
Pour avoir sauvé Sue (Ahney Her), sa jeune, ravissante et impavide voisine hmong d’une bande de voyous mexicains, Walt devient malgré lui le héros du quartier. Il se prête d’autant moins de bonne grâce à son nouveau rôle que c’est Tao (Bee Vang), le frère de Sue, qui, sous la contrainte d’un gang hmong, a tenté de voler sa précieuse Gran Torino.
Peu à peu, Walt découvre que ses voisins étrangers sont bien plus proches de lui que ses propres enfants, qui aimeraient l’envoyer en maison de retraite et s’approprier sa maison et son bolide. Cela commence par les délicieux plats qu’ils savent préparer. Peu à peu, Walt apprivoise et se laisse apprivoiser par Tao, un gringalet dont il entend faire un vrai homme.
La misanthropie de Walt Kowalski trouve son origine dans un crime de guerre qu’il a commis en Asie. Grâce à ses nouveaux amis asiatiques, il trouvera le moyen de se libérer de ce fardeau dans un acte ultime de non-violence.
« Gran Torino » ne s’encombre pas de nuances. Les bons sont très gentils, les malfrats sont très méchants, et l’on devine bien vite que sous la carapace hostile de Walter gît un humain fondamentalement généreux. Le prêtre catholique qui, à la demande de la veuve de Walter, tente d’amener celui-ci à se confesser, est particulièrement ridicule, et il reçoit du vieil homme une bonne leçon de vie et de dignité.
Ce manichéisme ôte une partie de l’intérêt au film. Mais finalement, on se laisse prendre au jeu et la scène dans laquelle Walt Kowalski se présente, en costume impeccable et rasé de près, face à ceux qui vont lui ôter, en même temps que la vie, le poids du remords, est chargée d’émotion.