Le musée Stella Matutina à La Réunion

Le musée Stella Matutina, à Saint Leu (La Réunion) vient de faire l’objet d’une totale rénovation. Il est principalement consacré à l’industrie de la canne à sucre, dont l’histoire a profondément marqué la culture réunionnaise.

Le musée a été créé en 1991, dans les bâtiments d’une usine de canne à sucre fermée un quart de siècle auparavant. Il a été totalement restructuré il y a quatre ans, utilisant les techniques muséologiques les plus avancées, en particulier de nombreux écrans tactiles.

Les premières salles sont consacrées à l’histoire de l’île de La Réunion. L’île a fréquemment changée de nom : Dina Morgabi (les Arabes, entre le 10ième et le 16ième siècles), Santa Apollonia puis Mascarenhas (les Portugais, 1507 – 1538), Pearl Island puis England’s Forest (les Anglais, 1614), puis, devenue française en 1642, Mascarin, Bourbon, La Réunion, Île Bonaparte, Bourbon de nouveau puis de nouveau La Réunion.

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Présentation du processus ancien de production du sucre

Le visiteur accède ensuite par un ascenseur à une plateforme dominant l’immense nef dans laquelle restent installées des machines de l’usine maintenant désaffectée (il ne reste plus que deux usines en activité à La Réunion, qui absorbent l’ensemble de la récolte de canne). Si la majeure partie de l’exposition est consacrée à la transformation de la canne en sucre et à l’évolution des processus industriels, elle fournit des précisions intéressantes sur l’exploitation agricole de la canne et sur son impact environnemental. Du côté positif, la canne lutte contre l’érosion (un problème majeur dans une île frappée par de fortes précipitations et des cyclones) ; la combustion de la bagasse couvre 10% des besoins en électricité de l’île, réduisant l’importation de gaz naturel. Du point de vue négatif, les exploitants agricoles utilisent massivement des nitrates et des produits chimiques pour lutter contre les vers et les insectes. Une prise de conscience est en cours, mais le chemin à parcourir pour une approche « bio » de la canne à sucre sera long.

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Carte de navigateur du début du seizième siècle, la première à mentionner La Réunion (sous son nom arabe de Dina Morgabi)

On descend ensuite au second niveau, principalement consacré à la culture réunionnaise. La société de l’île a été composée de multiples apports de population : européen, malgache, africain, indien tamoul et indien musulman (les« zarabes » en créole), chinois. Très tôt dans l’histoire de la colonisation de l’île, les maîtres blancs se sont mêlés à leurs servantes noires et le métissage s’est généralisé. La musique et la danse réunionnaise, la gastronomie, le parler témoignent de ces multiples racines. À cet étage du musée, on pénètre dans une boutique chinoise des années soixante, on monte à bord d’un « car courant d’air » (car sans parois latérales) et on s’étonne des variétés de rhum produites dans l’île.

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Le « car courant d’air »

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