Assister à un concert à l’auditorium de Bordeaux constitue un moment d’émerveillement.
L’auditorium a été inauguré il y a trois ans. D’une capacité de 1.400 places, il a été construit par l’architecte Michel Pétuaud Létang. La distribution des places assises, qui entourent la fosse d’orchestre, donne à chaque spectateur une impression de proximité. Un dispositif technique rend la circulation de l’air conditionné absolument silencieuse. L’acoustique est exceptionnelle.
Le concert est donné ce soir par l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine, qui compte plus de 100 musiciens, sous la direction de Joseph Swensen. Il s’ouvre par une symphonie d’Henri Dutilleux, mort en mai 2013 quelques semaines après l’inauguration de l’auditorium, dont la grande salle porte le nom. Intitulée « Mystère de l’instant », cette œuvre plonge l’auditeur dans un univers auquel il n’est pas habitué, à la limite de la dissonance, bien à l’image de notre monde dispersé.
Les deux autres œuvres, les Valses nobles et sentimentales de Maurice Ravel et la symphonie n°3 en ut majeur « avec orgue » de Camille Saint-Saëns ramenèrent les spectateurs dans un univers mieux connu et plus rassurant. Le travail de l’orchestre, au grand complet, fut impressionnant.
On sort de l’auditorium un étourdi par le déchaînement d’orgue et de percussions, admiratif pour le travail des musiciens, émerveillé par ce bel espace à la gloire de la musique.