Dans les hauteurs d’Antibes, la Fondation Hartung Bergman donne accès au lieu où vécurent et travaillèrent depuis 1973 Hans Hartung (1904 -1989) et Anna Eva Bergman (1909 – 1987).
Hartung et Bergman sont des figures de l’art abstrait au vingtième siècle. Leur vie personnelle est romanesque.
Hans Hartung, né à Leipzig, est persécuté par le régime nazi comme « artiste dégénéré » et s’engage dans la légion étrangère française et combat contre son propre pays, la première fois en 1940, la seconde en 1945 comme brancardier et il perd une jambe en opération. Anna Eva est Norvégienne. Ils vivent mariés une première fois en 1931-1938, divorcent, connaissent un nouveau coup de foudre en 1957 et se remarient.
La maison qu’ils firent construire à Antibes dans une oliveraie comporte deux corps de bâtiments, d’un blanc immaculé : la maison d’habitation, dont on ne peut voir que le patio autour duquel se répartissent les pièces à vivre ; les ateliers d’Hartung et de Bergman, où l’on peut admirer leurs œuvres.
L’atelier d’Hartung a été conservé tel qu’il était lors de sa disparition avec, en son cœur, sa chaise roulante d’infirme. On est frappé par les projections de peinture sur les murs. Enfant, Hartung était fasciné par la foudre : il s’efforçait de dessiner la forme des éclairs avant que ne parvienne le tonnerre. Sa manière de peindre en dérive : de larges mouvements, avec des outils tels que des brosses ou des pistolets à peinture.
La fondation projette un film de Romain Goupil sur la vie et l’œuvre d’Hans Hartung. C’est imprégné d’un sentiment d’intime beauté que l’on sort de cette visite : beauté du lieu, d’une architecture totalement intégrée au paysage ; beauté des œuvre de deux artistes exceptionnels.