Comme le Guggenheim de Bilbao, le Mucem de Marseille ou le musée des Confluences de Lyon, le Centre Pompidou de Metz confère à la ville une nouvelle image.
Metz est une belle ville traversée par de grandes avenues. Au centre-ville, la Cathédrale de style gothique impressionne par son élévation. Dans l’abside, le visiteur admire plusieurs vitraux de Chagall. En cette veille de Noël, une grande roue a été installée sur la place qui jouxte l’édifice et un marché de Noël diffuse un sentiment de gaieté.
La gare, massive mais de formes harmonieuses, est classée monument historique. Elle mérite le détour. C’est de l’autre côté de la gare qu’a été construit le Centre Pompidou. Le bâtiment, qui évoque une vague blanche, est l’œuvre de Shigeru Ban et Jean de Gastines. Il a été inauguré en 2010.
Le Centre Pompidou de Metz a le statut d’établissement public de coopération culturelle. Il fonctionne selon le principe d’expositions temporaires puisant dans la collection permanent du Centre Pompidou de Paris. Il offre quatre niveaux d’exposition, l’un d’entre eux étant généralement neutralisé entre deux manifestations.
Dans la « grande nef » au rez-de-chaussée est proposé jusqu’au février un parcours artistique intitulé « Phares » qui, à travers de peintures, de sculptures et d’installations commentées par les artistes donne à saisir le processus créatif.
Une toile de Soulages et une sculpture de Louise Nevelson constituent une apologie de la couleur noire. « Quand je suis tombée amoureuse du noir, écrit Nevelson, il contenait pour moi toutes les couleurs, il n’était pas une négation, c’était au contraire une acceptation parce que le noir porte en lui toutes les couleurs, le noir est la plus aristocratique de toutes. »
Une autre exposition, close maintenant, s’intitulait « Kimsoopa, to breathe ». Elle offrait au visiteur une expérience sensorielle, avec un plancher composé de miroirs donnant une impression de vertige et une bande sonore alternant l’enregistrement de respiration et des sons fondamentaux.
Enfin, au troisième étage est présentée jusqu’au 28 mars 2016 « Cosa mentale », une exposition sous-titrée « les imaginaires de la télépathie dans l’art du vingtième siècle », où l’on voit à quel point des artistes comme Kandinsky, Frantisek Kupka ou Salvador Dali ont été intéressés et marqués par les recherches sur la transmission immédiate des pensées et des émotions sans la médiation du langage, côte à côte ou même à distance. J’ai particulièrement aimé le portrait d’Odilon Redon, un maître de la peinture onirique, par Gauguin.