À vélo entre Aquitaine et Occitanie

Circuler à bicyclette sur les routes de campagne entre Sarlat, Rocamadour, Saint-Cirq-Lapopie ou Villeneuve sur Lot offre des moments de pur émerveillement.

 L’aventure commence gare Saint-Jean à Bordeaux. La SNCF a prévu des plans inclinés pour accéder aux TGV qui n’embarquent pas de bicyclettes. Mais il faut les porter à bout de bras dans les escaliers permettant d’accéder au TER pour Sarlat.

 Une fois installés dans le train, le voyage est confortable. Arrivés à destination, nous empruntons la piste cyclable qui occupe l’emprise d’une ancienne voie ferrée qui descend jusqu’à la Dordogne en passant par la « gare Robert Doisneau ».

Vallée du Lot

Après un déjeuner gastronomique au restaurant ô Moulin de Carsac Aillac, nous prenons la route pour Rocamadour. À une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, nous sommes surpris par un violent orage : foudre, trombes d’eau, grêle. Un couple nous accueille sous le porche de sa maison, et la tempête ne cessant pas, nous amène, nos vélos et nous, en camionnette jusqu’à l’hôtel. Sans sa générosité, notre voyage aurait été compromis.

 Au petit matin, la vue sur Rocamadour enveloppée de brume depuis le belvédère de l’Hospitalet est superbe. Nous prenons la route de Gramat, dont la place du marché nous surprend par son animation toute provinciale. À Espalhac, l’unique rue du village est en travaux. Nous parvenons à nous faufiler entre les engins.

Pont Valentré, Cahors

Nous descendons dans la vallée du Célé et visitons l’ancienne abbaye de Marcilhac. La route vers Cabrerets, bordée de falaises, est magnifique. Nous sommes accompagnés de chants d’oiseaux. Mon équipier, qui a l’âme musicale, entame un dialogue sonore avec eux et profite des tunnels pour entonner des tyroliennes. Nous passons la nuit près de Saint-Cirq-Lapopie, village accroché à une falaise, haut lieu du surréalisme.

 C’est la vallée du Lot que nous suivons ensuite jusque Cahors, où nous nous faisons photographier sur le pont Valentré, pont fortifié du quatorzième siècle. Nous déjeunons à Douelle et poursuivons notre randonnée sur les bords du Lot, entre vignoble de Cahors et vergers de noyers.

 Nous passons la nuit à la ferme auberge des Gonies à Mauroux, au sud-est de Fumel. Nous jouissons d’un calme impressionnant, environnés des piaillements, gloussements et croassements d’une multitude d’animaux. Le dîner et le petit-déjeuner à base de produits de la ferme sont délicieux.

Retable de l’église de Fongrave

Quatrième jour de randonnée. Nous rejoignons Villeneuve sur Lot où nous déjeunons en terrasse sur le parvis de la gigantesque église Sainte-Catherine. À partir de Sainte Livrade sur le Lot, nous suivons de près le cours de la rivière. Le paysage est bucolique. Une bonne surprise nous attend à Fongrave. L’église ressemble à celles qui ont été construites par centaines au début du vingtième siècle. Mais elle contient un trésor d’art baroque : un retable du dix-huitième siècle entouré de colonnes torsadées et de statues. L’église borde une place herbeuse rectangulaire qui ouvre sur la rivière. Une bénédiction pour la sieste !

 Nous passons la nuit à Clairac, dans un hôtel au bord du Lot. Le lendemain, nous reprenons la route vers Aiguillon. En remontant vers le nord, nous traversons une région où l’activité agricole est intense, avec des vergers d’arbres fruitiers recouverts de filets et de nombreuses serres. Nous rejoignons la voie verte réservée aux vélos en bordure du canal qui rejoint Bordeaux à Sète via Toulouse. Les platanes sont plus que centenaires et nous protègent des rayons du soleil.

Canal latéral de la Garonne

À Meilhan, nous avons la bonne surprise de rencontrer le restaurant « la table gourmande ». Excellente cuisine, hôtesse aimable et efficace. Près de La Réole, nous passons la nuit dans un centre de remise ne forme. Au terme d’une journée de forte chaleur, la piscine est bienvenue.

 Sixième et dernière journée de randonnée. Nous rejoignons Sauveterre en Guyenne et empruntons la piste Roger Labépie qui, elle aussi, occupe l’emprise d’une ancienne voie ferrée. Nous nous arrêtons à La Sauve, au restaurant de l’Abbaye. Nous arrivons à Bordeaux en milieu d’après-midi, après avoir parcouru 438 km et fait provision d’oxygène et de beauté.

En bord de route

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