Adieu Monsieur Haffmann

Adapté d’une pièce de Jean-Philippe Daguerre, « Adieu Monsieur Haffmann », film réalisé par Fred Cavaillé, a pour toile de fond la persécution des Juifs en 1941 en France.

 Joseph Haffmann (Daniel Auteuil) est bijoutier à Montmartre. Juif polonais, sa famille a émigré en France quand il avait 8 ans. En 1941, il a le temps de mettre sa femme et leurs trois enfants à l’abri en zone libre. Il lui reste une affaire à régler : le transfert de sa boutique à son employé, François Mercier (Gilles Lellouche), contre une double promesse : celle de Mercier de rendre son bien à Hoffmann quand la guerre sera finie, celle d’Hoffmann d’aider Mercier à créer son propre commerce.

 François Mercier et son épouse Blanche (Sara Giraudeau) s’installent donc dans le commerce des Haffmann et dans leur logement, à l’étage. Problème : il n’est plus possible de passer en zone libre. Joseph revient dans ce qui était chez lui. François et Blanche acceptent qu’il se cache à la cave, malgré les risques encourus.

Un officier allemand (Nikolai Kinski) s’intéresse à la collection de la bijouterie Haffmann, devenue Mercier. Il achète des bijoux pour ses amies. Il recommande le magasin à ses amis officiers. Surtout, il procure à Mercier des bijoux spoliés à des Juifs : il y trouvera à bon compte les pierres précieuses dont il a besoin pour son négoce.

 François Mercier a une revanche à prendre sur la vie. Il se méprise. Boiteux, il a été réformé et n’a pas participé à la guerre. Il n’a pas le talent artistique d’Haffmann. Il est stérile. Il est pauvre. Maintenant, il tient Haffmann à sa merci. La situation lui permet de s’enrichir, de rendre Blanche heureuse…

 Fred Cavaillé décrit son film comme un « thriller intime ». Les trois comédiens sont formidables, Lellouche dans le rôle d’un brave homme devenu collaborateur, arriviste et violent parce qu’il croit que son heure est venue ; Auteuil, écrasé par le destin mais, décidé à ne pas tout accepter ; Giraudeau, amoureuse de François, mais de plus en plus réfractaire à l’injustice qui se commet sous ses yeux et dont elle est, malgré elle, bénéficiaire.

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