Afghanistan : le lucratif business des passeurs

Dans The Guardian du 19 janvier, Jon Boone évoque le business lucratif des passeurs qui organisent la fuite d’Afghans vers l’Europe.

 Dans le bâtiment en face du quartier général de la police de Kaboul, une entreprise avec pignon sur rue procure, contre des dollars, tout ce qui est nécessaire pour passer en Europe. Le service peut inclure depuis les faux papiers, de préférence des passeports pakistanais crédibles à s’y méprendre, jusqu’à de parfaites imitations de menaces de mort par les Talibans, particulièrement utiles à l’heure de demander l’asile politique.

 Les passeurs offrent de nombreux « packages ». Les plus onéreux (plus de 20.000 dollars) incluent le faux passeport, l’assistance par des fonctionnaires complices aux postes de contrôle et naturellement le billet d’avion, en général jusqu’à la Grande Bretagne. Une autre route, empruntée par quelque 50.000 Afghans chaque année, passe par les chemins montagneux à la frontière de l’Iran et de la Turquie, puis pénètre par terre ou par mer en Grèce et, ainsi, dans l’Union Européenne. Les Afghans visent aussi l’Australie, via la Malaisie et l’Indonésie.

 Tout est question d’argent : rien n’est impossible pour qui peut payer. En général, un quart est payable comptant et le reste une fois arrivé à destination, mais la probabilité d’être victime en cours de route de gangs criminels n’est pas négligeable.

 Voici dix ans que l’OTAN est en Afghanistan. Qu’avons-nous fait pour que les habitants de ce pays cherchent à le fuir en masse et que la corruption soit institutionnalisée à ce point ?

 Photo « The Guardian » : émigrés Afghans arrivés par la Turquie dans l’ile grecque de Lesbos.

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