Cinéma2 août 20240All we imagine as light

Les cinémas Utopia programment en avant-première le premier film de fiction de la réalisatrice indienne Payal Kapadia : « All we imagine as light », dont la sortie nationale est prévue en octobre.

 Rien n’est léger – light – dans la vie de Prabha (Kani Kusruti), Anu (Divya Prabha) et Parvaty (Chhaya Kadam). Les trois femmes travaillent dans un hôpital de la périphérie de Mumbai : Prabha comme cheffe infirmière, Anu comme infirmière, Parvaty comme hôtesse d’accueil.

 Prabha est mariée – un mariage arrangé – avec un homme qui est parti travailler en Allemagne il y a dix ans et qui ne donne plus de nouvelles. Lorsqu’un médecin, originaire d’une autre région du pays, lui fait la cour, elle fait la sourde oreille et le laisse partir.

Anu, sa colocataire, est amoureuse de Shiaz (Hridhu Haroon), que sa famille ne pourrait accepter car il est musulman. Parvaty va être expulsée de son logement, promis à la destruction dans le cadre d’un programme immobilier de prestige. Prabha tente de l’aider à faire valoir ses droits, mais elle est sans papiers.

 Le Mumbai où vivent ces trois femmes est une ville exténuante qu’elles ne font que traverser, la nuit, en train, pour aller au travail ou en revenir. Lorsque Parvaty jette l’éponge et revient au village, Prabha et Anu l’accompagnent. Au vacarme de la ville, à la pluie de mousson qui la transforme en décor de cinéma, succèdent le silence et la lumière d’un village côtier.

 À Mumbai, Prabha a reçu d’Allemagne un magnifique autocuiseur. Annonce d’un retour ? Lorsqu’elle sauve de la noyade un homme entravé par des filets de pêche, qui est cet homme ? La vie légère dont elle rêve est-elle à portée de main ?

 À Mumbai, Anu était allée jusqu’à se vêtir de burka pour approcher son amoureux. Il l’a suivie. Ils se retrouvent dans une grotte habitée de visages sculptés et d’inscriptions. Est-ce le début d’une vie libérée du poids des préjugés ?

 « All we imagine is light » est un beau film, une protestation contre les diktats d’une société patriarcale, mais traitée avec délicatesse, dans lequel les silences et les regards disent tout.

 

 

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