Amboise

La ville d’Amboise semble frileusement blottie entre la Loire et la falaise sur laquelle a été construit son château. Elle conserve fièrement la mémoire de son passé et des hommes illustres qui y ont vécu.

Le roi Charles VIII est né au château d’Amboise en 1470 et y est mort en 1498 à l’âge de vingt-huit ans, après avoir régné quinze ans. Le château couvrait alors cinq fois sa surface actuelle. Une aile a été profondément remaniée par son deuxième successeur, François 1er (1494 – 1547).

La guide nous fait observer des portraits de Charles VIII et de François 1er. Le premier est imberbe et porte les cheveux longs. Le second suit ce code d’élégance jusqu’à ce qu’une cicatrice lui commande de porter la barbe. Tous les nobles du Royaume suivent alors la nouvelle mode masculine : cheveux courts et barbe.

Le château d’Amboise a constitué la prison de l’Emir Abdelkader et de sa suite entre 1848 et 1852, avant que Napoléon III l’autorise à émigrer en Turquie puis à Damas où il mourut en 1883 à l’âge de soixante-quinze ans. Un portrait de l’Émir est exposé dans un salon du château. Sur les quais de la Loire, une stèle intitulée « Passage Abdelkader », réalisée par le sculpteur Michel Audiard, rend hommage à ce grand homme d’État et humaniste.

Sur les quais de Loire, tout près du marché dominical se trouve une étonnante fontaine réalisée par Max Ernst en 1968 pour remercier Michel Debré, alors maire d’Amboise, d’être intervenu pour lui faciliter l’obtention de la nationalité française.

C’est dans un autre château que Leonard de Vinci a été accueilli par François 1er et a vécu, de 1516 à 1519, les dernières années de sa vie. Ce château, le Clos Lucé, rend hommage aux multiples talents de ce génie. Des maquettes ont été réalisées pour représenter les inventions de l’ingénieur De Vinci. Beaucoup s’inscrivent dans le domaine de l’hydraulique, certaines dans celui de l’armement. Une salle immerge le visiteur dans l’univers visuel de l’artiste Leonard, peintures et dessins.

Eglise Saint-Denis, mise au tombeau

L’église Saint-Denis a été érigée, en aplomb de la vieille ville, du douzième au seizième siècle. On y admire une admirable sculpture de la mise au tombeau, réalisée en pierre polychrome autour de 1544. Le Christ et les sept personnages qui l’entourent sont représentés en grandeur nature. Leur sérénité est impressionnante. Ils savent que la mort n’est qu’un moment, et que le troisième jour, le crucifié ressuscitera.

Terminons cette visite d’Amboise par un vitrail, présenté récemment dans le cadre d’une exposition à l’église Saint-Florentin. Réalisé par Jean-Marie Beauvais, il représente la scène emblématique du légionnaire Martin partageant son manteau avec un miséreux. Mais au contraire de l’iconographie traditionnelle, le premier ne domine pas le second de la hauteur de son cheval. Ils sont à égalité. C’est un geste de fraternité qui unit le futur Saint Martin et le mendiant.

Jean-Marie Beauvais, Saint Martin de Tours

 

 

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