France 4 Culturebox a récemment diffusé Augustine, film réalisé en 2012 par Alice Winocour. Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte la relation de médecin à patiente et d’homme à femme entre le professeur Jean-Martin Charcot et la jeune Augustine.
Domestique dans une maison bourgeoise, Augustine (Soko) est internée en 1875 à l’hôpital de la Salpêtrière à la suite d’une violente crise d’hystérie. Elle attire l’attention du chef de service, le Professeur Charcot (Vincent Lindon) par la violence de ses crises, sa réactivité à l’hypnose, l’instabilité des symptômes et son obstination à guérir.
Les crises d’Augustine sont impressionnantes, magistralement interprétées par Soko. Elle se roule par terre, agitée de spasmes. Elle se touche le sexe, ce qui laisse les médecins penser à une origine ovarienne de la maladie.
Augustine se prête volontiers aux séances d’hypnose que le professeur organise pour des confrères et des journalistes afin d’obtenir le soutien de l’Académie de médecine. Quelques instants sous hypnose suffisent à déclencher des crises violentes.
Médicalement, le cas d’Augustine est problématique. Arrivée avec une paralysie du côté droit de son corps, celle-ci bascule soudain du côté gauche. Il semble que des chocs émotionnels y soient associés. Charcot doute : l’origine de sa maladie serait-elle cérébrale, et non sexuelle ? Le spectateur, quant à lui, voit se développer la fascination de la jeune femme pour son médecin taiseux, et du médecin pour une patiente belle et obstinée.
L’obstination est une autre caractéristique d’Augustine. Elle veut comprendre ce que sont les menstruations et pourquoi elle ne saigne pas, quelle est l’origine de ses crises hystériques. Elle veut guérir et s’enfuir de l’hôpital.
Constance (Chiara Mastroianni), la femme de Charcot, comprend l’importance d’Augustine dans la recherche scientifique et dans le mental de son époux, et n’est pas loin de voir en elle une rivale. Alice Winocour, la réalisatrice, nous présente celle-ci comme une héroïne féministe avant l’heure. L’interprétation de Soko et de Vincent Lindon est bouleversante.