France 3 a récemment diffusé « Aurore », film réalisé par Blandine Lenoir en 2017, avec Agnès Jaoui dans le rôle principal.
Aurore Tebort (Agnès Jaoui), divorcée, vit seule avec ses deux filles dans un quartier pavillonnaire de La Rochelle. Elle franchit le cap de la cinquantaine. Elle vit mal les troubles physiologiques de la ménopause. Elle va devenir grand-mère. Elle perd son emploi de serveuse dans un restaurant.
Elle ne baisse pas les bras. Elle soutient le moral de son aînée qui va devenir maman et de la cadette qui découvre que son petit copain est un minable. Elle donne des coups de main à son amie intime Mano (Pascale Ardillot), agent immobilier, en se faisant passer, lors de la visite d’appartements à vendre, pour une cliente intéressée.
Justement, à l’occasion d’une des ces visites, elle renoue avec Christophe (Thibault de Montalembert), son grand amour de jeunesse, qu’elle a laissé tomber lorsqu’il est parti pendant un an faire son service militaire en Allemagne et qu’elle a épousé « Nanard », son meilleur ami.
La rencontre avec Christophe réveille chez Aurore le désir, et peut-être la possibilité de se relancer dans la vie.
Le film de Blandine Lenoir parle d’un sujet peu abordé, celui de l’affrontement de femmes ayant dépassé le mitan de leur vie avec leur vieillissement. Il se fait sans pathos ni misérabilisme : Aurore se débat dans des difficultés, mais elle vit dans une ville agréable entourée de femmes qui l’aiment.
J’en retiens la première soirée au restaurant d’Aurore et Christophe. Ce dernier a choisi un établissement dont les serveurs, entre deux plats, chantent des airs d’opéra. Lui et Aurore continuent leurs conversations par gestes : l’évocation de leur passé commun n’a pas besoin de mots.
Une conseillère de Pôle Emploi (Laure Calamy) s’emporte dans une tirade féministe en réaction à la situation d’Aurore, qui a aidé son mari pendant des années sans être rémunérée ni reconnue pour son travail. Une autre ne finit aucune de ses phrases. Ni l’une ni l’autre n’aident vraiment la personne privée d’emploi.
Un formateur de Pôle Emploi (Samir Guesmi) demande dans un jeu de rôle à Aurore ce qu’elle sait faire le mieux : donner immédiatement pour chaque mot son nombre de lettres. Cela non plus ne constitue pas un avantage décisif sur le marché du travail.
Aurore trouve un travail d’assistante de vie dans une maison de retraite. Le témoignage d’une vieille dame la bouleverse : proche de la fin de sa vie, elle croit encore en l’amour et le pratique.